Les pages d'histoire du 36e régiment d'infanterie

25 mars 2008

De la guerre plein la hotte



Créés dès le mois de septembre 1914, les "dépôts d'éclopés et de convalescents" absorbaient les blessés légers, susceptibles d'encombrer les hôpitaux d'évacuation (HOE). Selon l'ouvrage d'Alain Larcan et Jean-Jacques Ferrandis Le Service de Santé aux armées pendant la Première Guerre mondiale, ces structures "recevaient les affectations bénignes (entorses, abcès, varices, rhumatismes, eczéma, otites...) et les petits blessés susceptibles de guérir en quatre à cinq semaines au plus".
Cette lettre, retrouvée par Stéphan Agosto, fut écrite par un soldat du 36e d'un dépôt d'éclopé à Saint-Thierry, quelques jours après le premier Noël 1914. Entre lassitude et espoir, elle est un témoignage émouvant sur cette période et les espoirs pour la nouvelle année à venir. La voici retranscrite :


chateaux Thierry, 
le 26 décembre 
Chère Mère je tenvoie cette petite lettre pour te donner de mes nouvelle et en même temp pour te souéter une bonne et heureuse année car il faut ésperer quel ne sera pas si triste que celle que nous venons de finire car elle est assez mauvaise, je te dirais que je crois repartir sur le frond bientôt et je trouve le temp bien long, heureusement que zissille (?) viens me voire assez souvent pour me donner un peut courage et espoire 
et jespére revenir tout de même à versailles quoi quil y est beaucoup de mes camarades qui sont rester couchez dans les pleines de la Marne 
les boches tienne dure mais la partie est gagner pour nous, cest ce que je désirais, car maintenant sil marivais malheur je serais plus tranquil plus rien à te dire pour le moment 
je tembrasse Bien fort
ton Fils Pour la vie 
Louis ?
36 de ligne

Dépôt des éclopées 24eme escouade, 
gare chateaux Thierry

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire