Les pages d'histoire du 36e régiment d'infanterie

18 nov. 2007

Fernand Le Bailly, de l'opale au fusil

Légende accompagnant cette photo dans l'album
de Fernand Le Bailly : "FL au
129e d'infrie. Le Havre, 1901."
De nombreuses photos de ce blog émanent de l'album photos de mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly. Mais qui est cet homme et comment s'est-il retrouvé dans les rangs du 36e ? Né le 5 septembre 1880, dans le petit bourg du Calvados de Saint-Pierre-sur-Dives, Fernand le Bailly est issu d'une famille normande qui compte une fille (Louise) et cinq garçons (Raymond, Henri, Maurice, René et Fernand). Comptable de profession, il fonde au début du siècle avec son frère René, au Canada, une affaire The European Company - sous forme de société de famille par actions - spécialisée dans l’importation de pierres précieuses et imitation, en provenance d’Idar-Oberstein, en Allemagne. Après quelques atermoiements, l’entreprise est florissante. Son commerce s’étend même progressivement vers l’ouest des Etats-Unis, notamment grâce aux Chinois qui raffolent des opales. Heureux en affaires, Fernand Le Bailly l'est également en famille : en 1903, il épouse Simone Lavigne, avec laquelle il a deux enfants : Suzanne et Jean.
Mais la guerre éclate…
A la publication du décret de mobilisation, le 1er août 1914, chaque garçon de la famille est appelé sous les drapeaux, à l'exception de René, à moitié aveugle d’un œil. Quant à Fernand, en voyage d'affaires à Vancouver, il est obligé de repousser son appel, le temps pour lui de rallier la France. Il traverse les Etats-Unis et l’Atlantique le voyage dure vingt-sept jours et rejoint son régiment d'affectation, le 129e régiment d’infanterie à la caserne Kléber, au Havre. L'arrivée en France est funèbre. A la sortie du bateau, Fernand apprend que Raymond a été tué quelques jours plus tôt à Charleroi, en Belgique, et que les armées allemandes menacent d'envelopper les armées françaises. Le 3 septembre 1914, son contingent, fort de 600 hommes, « 'moelleusement' installé dans un train de marchandise »*, est acheminé jusqu'à Nogent-sur-Marne. En route, il lie plus amplement connaissance avec deux Normands : le sergent Gruchy et Apère. A pied, il sont envoyés en Seine-et-Marne, où ils rattrapent les restes du 36e régiment d'infanterie, exsangue après les premières batailles d'août 1914. Nous sommes alors le 4 septembre 1914. Dans quelques heures, les trois coups de la bataille de la Marne vont résonner...

* Cette citation est extraite du "carnet de guerre", écrit par Fernand Le Bailly dans les tranchées du bois de Beaumarais, en décembre 1915, et qui porte sur la bataille de la Marne et les combats sous le fort de Brimont.

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