Les pages d'histoire du 36e régiment d'infanterie

1 févr. 2008

Un château encaserné


Pour faire suite au précédent billet, consacré au casernement du 36e à Caen, je reprends un extrait du texte de J.-M. Levesque, très riche en informations,que l'on peut découvrir dans Mémoires du château de Caen, (J.-M. Levesque, éd. Skira, 2000).

"En 1905, l'effectif du 36e est complété par un bataillon du 5e RI, puis en 1908 ce sont des compagnies du 129e, basé au Havre, qui se joignent à la garnison de Caen. Tout le secteur nord du château de Caen est donc profondément transformé et se présente conforme au modèle de la caserne (…) Les bâtiments de bataillon en sont la marque la plus sensible (…) Ils sont composés de quatre niveaux : un rez-de-chaussée, deux étage et un étage sous les combles. Ce dernier est destiné au logement des réservistes pendant leur période d'instruction. Le rez-de-chaussée est affecté aux accessoires, lavabos, cantines, bureau de sous-officiers, les deux étages au logement de la troupe. On accède à ces étages par quatre escaliers – un par compagnie – dans des chambres ouvrant par deux fenêtres sur chaque façade "pour des raisons de ventilation" précisent les instructions. Une bonne partie de la vie du soldat se passe en effet dans ces chambrées de 24 ou 28 hommes : repos, mais aussi instruction et repas pris sur des tables amovibles. Pour le reste peu de constructions nouvelles sont entreprises. Rien ne subsiste du donjon dont les fondations sont enfouies sous l'esplanade des casernes, mais les anciens bâtiments du château ont été réaffectés aux usages du régiment : bureaux des officiers et magasins dans le Logis des Gouverneurs, entrepôt de matériel roulant dans la salle de l'Echiquier, et même pendant un temps, salle d'arme dans l'église Saint-Georges.
"Entre 1870 et 1914, la vie du régiment n'est marqué par aucun engagement sur un théâtre d'opérations. C'est une vie de garnison consacrée à la formation des conscrits, aux manœuvres, aux défilés et cérémonies qui animent la ville. Pour les officiers qui le commandent, le grade de colonel du 36e RI reste cependant un poste très honorable en fin de carrière, s'ils sont sortis du rang. Ceux qui sont issus des formations militaires supérieures, peuvent aussi en faire une étape vers une carrière à l'état-major qui peut les hisser jusqu'au rang de général de division. Parmi les officiers, on relèvera seulement pour l'anecdote, Alphone-François Madeline, né à Caen le 17 mars 1837, engagé volontaire en 1856, de retour dans sa ville natale comme colonel du 36e dans son dernier grade d'active entre 1892 et 1897. (…)
"Le 36e est le premier régiment complet caserné en permanence à Caen. D'abord formé de trois bataillons de 6 compagnies chacun et 3 compagnies de dépôt, réorganisé par la loi de 1875 en 4 bataillons de 4 compagnies de 82 hommes et 2 compagnies de dépôt ; à la fin du siècle, il passe à 3 bataillons de 4 compagnies de 112 hommes et 2 compagnies de dépôt, plus de 1600 hommes avec l'état-major, jusqu'à 2400 pendant les périodes de service de réservistes. Le 36e aligne donc le plus fort effectif d'une ensemble de troupes qui a dû souvent dépasser les 3 000 hommes sur une population de guère plus de 40 000 habitants au tournant du siècle."

Pour découvrir le château de Caen, connaître son histoire et son réaménagement, c'est ici. (Photo DR)

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