Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
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14 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 5)

Le 22 août 1914, à Châtelet, en fin de matinée, la brigade Schwartz, se lance sur ordre dans une contre-attaque pour reprendre les positions perdues par les Français (voir notre billet 4). Le troisième bataillon du 36e RI participe à cette action, comme Marcel Houyoux le retrace pour nous.

Un essai de reconstitution de la cote 170, dessiné par Marcel Houyoux.
L'attaque du I/1er RMTA et III/36e RI figurée par les flèches bleues, à quelques mètres du café Léonard
(numéro 7 sur le dessin), vue du haut du terril d'Ormont, le 22 août 1914.
"Lorsqu’ils sortent des bois de Châtelet, les tirailleurs du premier bataillon dévalent le ravin de la Sarte pour remonter au pas de charge sur le plateau, la fameuse cote 170, entraînant avec eux une compagnie du 129e restée sur place. Le troisième bataillon du 36e RI du commandant Bouleis se joint au mouvement et attaque à l’ouest vers le hameau de Saint-Blaise, à la gauche des tirailleurs. L’ennemi les attend plus loin, vers le café Léonard, dans les tranchées (qu’on qualifierait plutôt de «trous d’hommes») qu'ils ont prises au 39e RI. Imaginez que ce jour-là, il faisait 27-28° C, et le temps était à la limite de la canicule, avec un panorama dégagé. Pour les Français, il fallait absolument reprendre les «trous d’hommes» du 39e aux Allemands, reconquérir ensuite les ponts de la Sambre, car l'intention du général Lanrezac, qui commandait la 5e Armée, était de poursuivre son mouvement le 23 août et d’attaquer dans le flanc de la IIe Armée allemande. Mais en face, les Allemands progressent de manière méthodique. Ils connaissent bien le terrain. Pensez-vous ! Ils ont pratiquement tourné le bataillon de Bouleis par des routes qu’il faut vraiment connaître... 
"Donc les Français chargent, façon Grandmaison, baïonnette au canon, sans préparation d’artillerie, à découvert (lire le récit qu'en donne l'historien Georges Gay). Sur le glacis de 500 mètres, les Allemands les attendent ! Ce fut donc épouvantable... Ils n’avaient aucune chance...  J'ai le témoignage d'un artilleur allemand qui raconte que de toute la guerre il n'a jamais vu ça. Il évoque “une marée bleue et rouge qui chargeait”. Il les voyait très bien à la jumelle, de l’autre côté de la Sambre, à Chatelineau De cette marée, les Allemands font une vraie boucherie parce qu'ils positionnent leur mitrailleuses en avant des troupes, alors que les Français les placent derrière, en soutien d'infanterie. Les Allemands balayent tout. Et puis la Saint-Etienne, la mitrailleuse française, s'enrayait souvent. La Maxim, la mitrailleuse allemande, était plus lente, mais c'était un "tac-tac" régulier, beaucoup plus fiable. 
Sur la droite les deuxième et troisième bataillons des tirailleurs algériens subissent également de lourdes pertes et reculent : 7 officiers tués et 8 blessés. Au 1er zouaves, 3 officiers tués. Au 36e RI : 9 officiers tués et 5 blessés [sur un effectif de départ de 64 officiers, NDR]. La contre-attaque de la Brigade Schwartz est anéantie : les troupes se replient tant bien que mal vers la Figotterie. Dans les rangs français, on  compte 350 tirailleurs tués, 133 zouaves tués et 300 tués rien qu’au troisième bataillon du 36e."

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