"La bataille commence le 22 août vers huit heures. Pour le 36e régiment d'infanterie, les mouvements des bataillons sont connus, hélas sans coordination avec les régiments voisins. A Châtelet, les opérations françaises se déroulent en trois phases.
"Au préalable, dès sept heures, les Allemands traversent les ponts de la Sambre (les «sonnettes d’alarme» françaises se sont retirées sur la côte 170). Ils pénètrent dans la ville, arrivent aux abords sud et se heurtent aux 39e et 129e régiment d'infanterie positionnés sur les hauteurs. Bien vite ces éléments sont "matraqués" par l’infanterie ennemie et les canons postés à Chatelineau. Les Allemands occupent les positions vers neuf heures.
"Vers dix heures, venant du hameau de la Figotterie, les premier et deuxième bataillons du 36e RI sont déjà sur place (voir schéma n° 1, lire le récit qu'en donne l'historien Georges Gay) : le premier à cheval sur la route Châtelet-Fosses, le deuxième en direction de l’ouest de Presles, vers Aiseau.
"Vers 10h30, le général Sauret donne l’ordre de reprendre les positions perdues. Une demi-heure plus tard, les deuxième et troisième bataillons du 1er tirailleurs algériens s’ébranlent vers Carnelle (est de Châtelet) avec le Colonel Vuillemin. Le troisième bataillon reste en réserve au hameau de La Figotterie. Le 1er zouave est en mouvement à la droite, vers l’est de Presles, vers la poudrerie. Par suite d’une erreur d’orientation du commandant Anthoine du troisième bataillon au premier tirailleur algérien, le front s’étend trop à droite : le deuxième batillon ne sait plus où se positionner et un vide de 500 mètres sépare le deuxième du premier bataillon qui va charger (voir schéma n°2).
"Dans le bois de Châtelet, les tirailleurs et les zouaves prennent des petits chemins qui mènent vers la côte 170, où se trouve le café Léonard. Comme il avait plu la veille, imaginez-les avec leur ample pantalon traversant les bois et les futaies. Et partout, des balles qui sifflent, des .105 et des .75 allemands qui les "crachent" ! Et puis brusquement, alors que le colonel Vuillemin commence à faire mouvement, il apprend que son premier bataillon a été remis à sa disposition. Donc il file dans le bois - sans connaître, sans aucune carte - et par le petit chemin qui est là-bas, et il tombe par hasard sur cette unité en début d’attaque. Son objectif ? La lisière sud de Châtelet et plus si possible."
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