Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
Comment rentrer en contact ? Pour de plus amples renseignements sur ce site, ou me faire parvenir une copie de vos documents, vos souvenirs ou remarques, écrivez-moi. Mon adresse : jerome.verroust@gmail.com. Je vous souhaite une agréable lecture.

Avertissement : Si pour une raison quelconque, un ayant-droit d'une des personnes référencées sur ce site désire le retrait de la (les) photo(s) et des informations qui l'accompagnent, qu'il me contacte.

30 nov. 2011

La presse en revue, semaine 16

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de Grande Guerre pour les jours passés...

En France ...
Le 23 novembre dernier le conseil général de l'Essonne a adopté une motion ayant trait à la "réhabilitation des fusillés pour l'exemple". La motion a été présentée par Maud Olivier, conseillère générale et maire de la ville des Ulis, et considère que "ces hommes ne sont ni des mutins, ni de ceux qui ont été exécutés pour des motifs de droit commun. Ce sont des soldats qui sont allés jusqu’à l’extrême limite de leurs forces, et dont il est temps de reconnaître la mémoire". Le texte demande par conséquent "qu’une commission soit mise en place, composée d’historien-ne-s, de juristes, de représentant-e-s d’associations et du service historique de la Défense qui examinent des cas soumis par les familles, des associations ou des chercheur-e-s." A l’issue de ses travaux, les noms de tous les réhabilités seront inscrits, après accord des familles concernées, sur les monuments aux morts et l’inscription "Mort pour la France" transcrite dans les registres d’état civil. Rappelons que le 16 avril 2008, le Conseil général de l’Aisne a fait adopter à l’unanimité par l’assemblée départementale un "voeu" demandant à ce que les fusillés soient réhabilités et que leurs noms puissent être ainsi inscrits sur les monuments aux morts des communes. Cette démarche a depuis été suivie par plusieurs conseils généraux et quelques conseils régionaux.

Du côté des régions... ● Un poilu de Proisy (Aisne) ne figure sur aucun monument du secteur. Un appel est lancé pour tenter de le retrouver, raconte L'Union (régiment cité : 87e RI) ● Le site Verdun Meuse évoque dans un de ses billets la bataille "d’influence" que vont se mener les territoires dans le centenaire et pose la question : à qui appartiennent désormais les grands écrivains de la "Grande Guerre" ? ● Un nouveau site dédié au tourisme de mémoire 1914-18 baptisé Deulys a fait son apparition et propose des balades virtuelles sur des circuits touristiques de la Première Guerre mondiale entre Lille, Ieper, Kortrijk (Nord)... entre les rivières de la Deûle et de la Lys (voir l'article de La Voix du Nord) ● "Allez, allez, allez, allez, allez, court, court, court, court, court, court, go, go, go, go, go, go, allez, allez, allez, allez, allez..." : l'artiste-poète Thomas Suel conjugue slam et Première Guerre, nous raconte La Voix du Nord. ● Le 11 novembre dernier, La Dépêche interviewait l'historien Rémy Pech, spécialiste des économies et des sociétés viticoles, de l’histoire du rugby et de l’histoire politique du Midi occitan. L'occasion d'évoquer "ces poilus du Grand Sud tombés les premiers", avec un décompte chiffré par départements, et l'histoire de deux soldats. ● Une lecture d'Ouest-France du monument de Brain-sur-Longuenée (Maine-et-Loire) : sans surprise, le plus grand nombre de morts figure pour les années 1914 et 1918. ● Le même quotidien raconte comment le neveu d'un soldat, natif de Ville-Morvan (Côtes d'Armor) et tombé à Souain en septembre 1915, a mis treize ans pour retrouver la tombe de son oncle. ● 18 mars 1918, le jour où le Kilianstollen s’est effondré... L'Alsace revient sur cet épisode et les secrets que les fouilles archéologiques ont levés.

Hors de France... ● La site EDP24 raconte comment un Anglais a fait une lecture publique des 19 poèmes de son père, engagé en 1917 dans la bataille de Passchendaele. Le site reproduit un poème, intitulé sobrement Calais. ● Selon The Telegraph, le "buzz" internet s'agite autour du prochain film de Spielberg, War Horse, qui sortira en France le 22 février prochain. ● Toujours selon The Telegraph, la petite fille d'un soldat anglais, Lana Clitheroe, risque la prison pour avoir volé à Londres une plaque en bronze qui portait le nom de soldats anglais morts lors de la Grande Guerre et l'avoir revendue 15 £, soit 17,50 €. ● Un jeune réalisateur italien, Giacomo Talamini, vient de mettre sur internet une bande-annonce In memoria pour trouver les financements d'un long métrage visant à retracer l'épuisante guerre de position dans les Dolomites entre les Italiens et les Autrichiens, de 1915 à 1917.

Dans l'agenda... ● Jusqu'au 6 mai l'Exposition “Les Sentiers de la Paix“ présente des oeuvres des artistes belges Isabelle de Vinck et Ladislas de Monge au Centre Mondial de la Paix, à Verdun. Elle invite à la réflexion sur notre relation au monde et à la mémoire des hommes. ● Le 8 décembre, à l'auditorium du musée de la Grande Guerre, une conférence de Marc Ferro sur le thème "Frères des tranchées : à l'est, à l'ouest" (voir son livre sur ce sujet). La conférence sera suivie de la présentation des rendez-vous culturels de janvier à juin 2012 organisés par le Musée de la Grande Guerre. ● Dans le cadre du programme des "Mercredis du Patrimoine", le Centre Départemental de Documentation Pédagogique de la Meuse (CDDP) organise, en partenariat avec la Mission Histoire, une journée de formation destinée aux enseignants sur le thème : "Art et Grande Guerre". Cette opération se déroulera au Centre Mondial de la Paix, le Mercredi 7 décembre, de 9h00 à 16h00.
A voir, à lire et à écouter... ● Pour la première fois, le carnet de Louis Pergaud est publié dans son intégralité (éd. Mercure de France, 6,80 €). A lire dans le Nouvel Obs, un texte court de Jérôme Garcin. ● Sortie en édition également de : Une troupe de choc dans la Grande Guerre, Le 20e CA à travers le témoignage d'un officier d'artillerie de Sébastien Evrard, éd. Serpenoise, 20 ● L'armée britannique dans la Grande Guerre, de Frédérick Hadley, éd. du Coteau, 14,90 € ● War Horses, de Simon Butler, éd. Halsgrove, 19,99 £ (à lire cet article du Mirror, photo).

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?



29 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 9)

Après les combats, les unités françaises, dont le 36e régiment d'infanterie, refluent dans le plus grand désordre, comme le raconte Marcel Houyoux.

La route de la Figotterie à Presles, encombrée de blessés
le 22 août 1914, traverse encore le bois de Châtelet.
"Après s’être battu sur la gauche du deuxième bataillon du 36e RI, le premier bataillon a également reculé. Son commandant, Oscar Kahn, fut grièvement blessé lors de la retraite. On l’a emmené sur un brancard : il a été soigné de sa rafale de mitrailleuse (22 blessures) à La Figotterie.
"Le rapport du médecin Louis Levasseur du 11e régiment d'artillerie de campagne (Service de santé du 2e groupe : J.M.O., NDR) témoigne de la situation indescriptible dans les bois de Châtelet, après les combats de Roselies et du bois des Faisans. Les chevaux étaient harassés, il y avait des grappes de tirailleurs et de fantassins qui s'accrochaient aux chariots sanitaires... C'était épouvantable. Chaque fois que je passe ici, j’imagine toujours vers 16h00-17h00, le 22 août 1914, la pagaille qu’il devait y avoir. 
"Des récits prétendent que les Français se sont repliés “en bon ordre” ! A voir... Lorsque j’ai travaillé sur le 74e régiment d’infanterie, j’ai retrouvé quatre itinéraires différents de retraite. Heureusement que le général Rouquerol a remis un peu d’ordre dans tout cela à Silenrieux !"

24 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 8)

Pour le deuxième bataillon du 36e régiment d'infanterie, le bataillon Saunier, les combats se déroulent vers le bois de la Taille-Marie, à l'est de Châtelet (voir schéma n°1) le 22 août 1914. Marcel Houyoux poursuit son évocation à l'approche du hameau de Presles.

L'entrée sud du château de Presles,
qui servit d'ambulance pendant la bataille.
"Voici la route qui va de Châtelet à Namur. On est sur les traces du deuxième bataillon du 36e RI (lire le récit qu'en donne l'historien Georges Gay). Ici, on arrive devant l'entrée du château d’Oultremont. Les arbres ont disparu depuis. Mais au temps où ils existaient, il y avait d'après ce qu'on m'a raconté, des encoches faites dans les branches pour que les zouaves puissent poser leur fusil. L’objectif du bataillon était le petit bois situé à l’ouest du parc de Presles, aujourd’hui le bois des Faisans. Mais les Allemands du 74e IR ont avancé et le deuxième bataillon s’est reconstitué ici le long de la route. C'est dans ce bois que le Colonel Von Düring du 74e allemand a été tué, soit par des hommes en retraite, soit par des Zouaves. Il a été enterré à Gerpinnes. Le château de Presles servait d'ambulance pendant la bataille. La comtesse d'Oultremont y résidait - son mari était engagé dans la troupe belge. Beaucoup de gars du 25e, du 74e RI et du 36e RI ont ici été soignés, des 136e aussi. Ainsi que des zouaves."

(A suivre...)

22 nov. 2011

La presse en revue, semaine 15

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de Grande Guerre pour les jours passés...

En France ...

Quinze jours après son inauguration, le musée de la Grande Guerre nourrit encore des réactions. Le Républicain Lorrain, sous le titre "La Meuse a laissé filer le musée de la Grande Guerre" (photo) rappelle ainsi que la collection de Jean-Pierre Verney, avant d'être achetée par la communauté d’agglomération du pays de Meaux, fut proposée sans résultat en 1988 au conseil général de la Meuse. "Le coup est rude pour la Meuse, qui a fait du tourisme mémoriel son fer de lance" poursuit le quotidien. Un constat relayé par Serge Barcellini, directeur de la mission histoire du Conseil général de la Meuse, qui posait la question, dès le 11 novembre, dans Le Monde : "(le site de) Verdun doit-il avoir peur du « Grand Méchant Meaux » ?". Pour l'homme, l'établissement de Meaux "s'imposera demain comme « le » grand musée mondial de la Grande Guerre (...) et marque un tournant dans la mémoire de la Grande Guerre en France (...) A Meaux l'universalité, aux autres champs de bataille la singularité", poursuit Barcellini qui plaide pour un regain de "créativité" et "des responsabilités nouvelles pour que vive la mémoire à Verdun, en Meuse et en France". Le Courrier Picard oppose de son côté Meaux et le musée de Péronne, et estime que si le premier est "grand public" et propose une collection d'objets "bien mise en perspective", le second est un "joli concept, fruit de la réflexion de scientifiques de haut vol" dans un "bâtiment vieilli". Quant à L'Union, il angle sa comparaison avec le centre d'interprétation Marne 14-18, qui, selon le quotidien, "ne voit pas d'un mauvais œil l'inauguration du musée de Meaux". Pour le journal, l'établissement de Suippe "se base sur une démarche parallèle à celle des musées. Il s'agit d'évoquer le conflit de 14-18 par le biais des courriers des Poilus, d'images, bref de témoignages… Et non d'une collection d'objets".

Du côté des régions... ● Suite des réactions autour de la cérémonie du 11 novembre. Le bloggeur Jean-Dominique Merchet revient sur un extrait du discours prononcé le 11 novembre par le président de la République sous l'Arc de triomphe. Pour Nicolas Sarkozy, selon Merchet, les mutins de 1917 seraient désormais des "héros" honorés par le président de la République. Enfin, pour L'Humanité, Nicolas Sarkozy, en voulant faire du 11 novembre la commémoration de "la Grande Guerre et tous les morts pour la France", "gomme d’autorité le sens de l’histoire" et "impose une lecture banalisée des guerres". ● Un communiqué de la BNF, le 21 novembre dernier, annonce que "plus de 400.000 documents sur la Première Guerre mondiale provenant de huit pays" seront bientôt disponibles en ligne et librement accessibles. Cette documentation mettra en lumière "la portée de la Première Guerre mondiale dans l'élaboration d'une identité européenne commune", souligne le communiqué. ● Un morceau du drapeau des parlementaires allemands envoyés par Berlin, pour demander l'armistice en novembre 1918, est conservé à la mairie de Bouvron (Ille-et-Vilaine), raconte Ouest France. ● Un couple de Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes d'Armor) a retrouvé dans les archives familiales une fleur, cueillie dans les tranchées par un soldat du 6e RI et destinée à l'élue de son coeur. La fleur devrait être exposée à Verdun, selon Le Télégramme. ● Le tank Déborah était au centre des cérémonies dédiées au 94e anniversaire de la bataille de Cambrai, selon La Voix du Nord. ● Neuf cents visiteurs ont découvert le beffroi de Calais récemment restauré et dont l'histoire fut perturbée par la Première Guerre mondiale, raconte La Voix du Nord. ● La tombe restaurée de deux soldats français, un Breton et un Normand, morts à Challans (Vendée) en 1914 a été au coeur d'une cérémonie spéciale dimanche dernier, explique Ouest France. ● Une cérémonie du souvenir a été organisée le 11 novembre en forêt domaniale de Meudon pour commémorer les préposés des Eaux et Forêts tombés pendant la Première Guerre mondiale, selon le site de l'ONF. ● Le tunnel Kilianstollen de Carspach a livré aux archéologues quantité d’informations sur la vie des troupes au front durant la Première Guerre mondiale, selon le site L'Alsace. ● La mémoire de Charles de Menditte, l'officier qui commandait le 415e régiment d'infanterie juste avant la fin de la guerre, a été particulièrement saluée dans le village de Vrigne-Meuse le 11 novembre dernier, rapporte L'Union.

Hors de France... ● Les milliers de tonnes d’armes chimiques laissées par les deux conflits menacent les mers du nord de l'Europe, selon Presseurop. ● Le musée impérial de la guerre de Londres a reçu le soutien financier de l'Heritage Lottery Fund, un fond financier de la loterie nationale, selon Cultur24 (en anglais). D'après le site Attractions management, cet apport permettra au musée d'ouvrir de nouvelles galeries pour l'ouverture du centenaire en 2014. ● Dans une tribune du Sydney Morning Herald, l'historien Jonathan King plaide pour que le gouvernement australien réinvestisse pour le centenaire, au plan mémoriel, les champs de bataille en Europe. "Il faut regarder au-delà de Gallipoli", dit-il.

A voir, à lire et à écouter... ● ""La mythologie de 14-18" évoquée dans l'émission radiophonique de Franck Ferrand sur Europe 1. Avec Jean Sévilla, journaliste. ● Petit Futé Guide des lieux de Mémoire 2012. Collection Thématiques - Edition n°2, 12,95 € ● Souvenirs d'un poilu du 15-2 - Hartmannswillerkopf 1915-1916, par Auguste Chapatte, éd. : Giovanangeli, 18 € ● Du deuil à la mémoire - Les monuments aux morts de la Corse (Guerre 1914-1918), avec 1 Cédérom, par Georges Ravis-Giordani, Jean-Paul Pellegrinetti éd. Albiana, 18 € ● Les erreurs stratégiques pendant le Première Guerre mondiale (3e édition), par Bernard Schnetzler, éd. Economica, 19 €


Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

21 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 7)

Dernier billet consacré à la situation de la côte 170 dans la bataille du Charleroi. En quelques heures, comme l'explique Marcel Houyoux, la contre-attaque française (dans laquelle est engagé le troisième bataillon du 36e RI) échoue sous un déluge d'artillerie. Et le Châtelet se met à brûler...

A la sortie de Châtelet, le champ où s'est brisé la contre-attaque Schwartz,
à laquelle participait le 3e bataillon du 36e. "On voyait des taches rouges partout !"
"Ce sont les canons français qui ont incendié Châtelet... Ce ne sont pas les canons ennemis comme beaucoup de nos grands-parents le croyaient : les Allemands occupaient Châtelet depuis 9h00 à la côte 170. Ils n'allaient pas tirer sur leur propre infanterie ! Ils avaient cependant un gros avantage : les obusiers de .105 étaient placés en surplomb, sur le site des Charbonnages du Gouffre, à Chatelineau, au nord de la Sambre, un site aujourd’hui abandonné. Ils pouvaient donc s’en donner à cœur joie. Je ne sais plus dans quel récit on raconte la charge de la musique de la CHR du 1er régiment de marche des tirailleurs algériens. Elle était commandée par le lieutenant porte-drapeau parisien Eugène Multédo. Un obus est tombé au milieu d'eux : tous les musiciens tués, Multédo aussi, à l'exception de l'adjudant-chef de Musique Louis Pelletier. Soigné à Bouffioulx : il est mort deux jours après. Le drapeau fut même pris par le caporal Riek de l’IR N°91. Bref, ça a matraqué dur ici ! 
"Lorsque les Allemands ont débordé Châtelet et sont arrivés au-dessus de la ville, sur la côte 170 - vers 15h00-16h00 le 22 août -, ils ont d'abord soigné leurs propres blessés. Beaucoup de tirailleurs et de fantassins du 36e sont restés allongés toute la nuit du 22 au 23, et sont morts faute de soins ou ont été achevés par l’ennemi. Il n'y a qu'à lire le témoignage du capitaine Rauzy du 1er tirailleurs! C'est pour cela que les pertes sont élevées. J'ai lu aussi le rapport d'un artilleur allemand qui raconte que jamais il n'aurait pu imaginer cela : «C'était tout rouge ici !» raconte-t-il [Marcel Houyoux désigne le champ qui remonte vers les bois du Châtelet]. On voyait des taches garance et bleues partout... Les tirailleurs, les zouaves, les fantassins, etc. Une vision d'épouvante... Le lendemain, le dimanche, les Allemands ont réquisitionné des civils de Châtelet pour enterrer les corps et relever les blessés pour les acheminer vers les ambulances officielles ou particulières."

19 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 6)

Dans la bataille du Châtelet, quel rôle fut joué par l'artillerie ? D'après Marcel Houyoux, certaines unités ne brillent pas par leur efficacité.

Le hameau des Binches aujourd'hui, où était stationné le 43e régiment d'artillerie de campagne.
Plus loin, on distingue les toits de Châtelet.
"Au 43e régiment d'artillerie de campagne (RAC), qui est stationné aux Binches (voir schéma n°3), l'ordre est donné – je crois que c'est à la quatrième batterie – d'incendier Châtelet, "de rendre la place intenable" comme il est dit dans les Journaux de marche et d’opération. Alors, ils ont tiré... Mais pour quel résultat : 35 maisons incendiées, dont celle de mon grand-père. En outre, le 43e régiment d'artillerie a eu tellement la pétoche de se faire massacrer par les .105 allemands qu’il s'est replié derrière les bois, dans le vallon des Binches (voir schéma)
"A 10h30, le 22 aout,  le général de brigade Schwartz vient pour réclamer un soutien d'artillerie pour l’attaque de sa 75e Brigade (1er RMTA et 1er RMZ). Le colonel Valabrègue, qui commande le 43e RAC, donne son accord en disant qu'il va «faire du bruit». – "Mais je n'ai pas besoin de bruit, lui répond Schwartz. Je vais charger. Donnez-moi un appui..." Et Valabrègue tire sans aucune vue sur Châtelet. Ce n'est pas glorieux de sa part ! Certaines batteries ont quand même fait leur devoir, notamment une batterie du 11e RAC (la 12e) qui vient en renfort, mais beaucoup trop tard. C’est la seule qui appuie réellement le premier bataillon du 1er tirailleur. Puis toutes les batteries se replient , la plupart sans avoir tiré un seul coup de canon. Elles traversent le bois de Châtelet avec les attelages. Vous imaginez ? Il avait plu la veille comme je l'ai déjà signalé, et il devait y avoir de sacrées fondrières."

15 nov. 2011

La presse en revue, semaine 14

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de Grande Guerre pour les jours passés...

En France ...
Après l'annonce de Nicolas Sarkozy de transformer la journée du 11 novembre en un "jour de tous les morts pour la France", Marine Le Pen s'est déclaré opposée à la proposition de Sarkozy d'un "Memorial Day". Selon elle, "la Première Guerre mondiale a une spécificité (...) qu'il faut conserver", a-t-elle déclaré à l'AFP. A noter que, d'après un sondage Ifop réalisé pour le JDD, près de 64% des Français approuvent le projet de loi  annoncé par Nicolas Sarkozy de faire du 11 novembre la date de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France.
En outre, comme les précédentes revues de presse l'ont montré, le 11 novembre a été l'occasion pour de nombreux villages de "revisiter" leur monument aux morts. Une tendance qui va sans doute se renforcer d'ici 2014. En témoignent, parmi plusieurs articles consacrés au sujet, l'histoire du poilu oublié d'Eurre, Paul-Antonin Bost, né à Vaunaveys le 11 avril 1880, raconté par Le Dauphiné, celle de Jean Lesgards, décédé en 1930 des suites d'une tuberculose contractée dans les tranchées et rajouté sur le monument aux morts de Soustons (source : Sud-Ouest), du soldat Alfred Quenhen, dont le patronyme a été rajouté au monument de Groffliers (Pas-de-Calais), selon La Voix du Nord, qui raconte aussi l'histoire de Robert Thumerel ajouté sur le monument aux morts de Laventie (Pas-de-Calais), etc.

Du côté des régions... ● Les marins de Cherbourg ont participé aux cérémonies du 11 novembre, selon Tendance Ouest (avec audio). ● De Combrit à Landudec, Le Télégramme retrace ces "plus de 2.000 Bigoudens" à être tombés pour la France lors de la Grande Guerre. ● Dans le Valenciennois, la guerre 14-18 a aussi été marquée par les martyrs russes, raconte La Voix du Nord. ● Le coq en bronze du monument aux morts de Seclin (Nord) qui a été volé s'est vu remplacé, avant les cérémonies du 11 novembre, par un coq en pierre, trois fois moins cher que le bronze, selon La Voix du Nord. ● Dans une interview à La Voix du Nord, Marc Laffineur, secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, a évoqué la construction, aux environs de Vimy, d'un monument-mur "qui va rassembler 600 000 noms de morts dans la région lors de la guerre 14-18". ● Le laboratoire d'histoire du Nord de Lille 3 de Villeneuve d'Ascq (Nord) vient de lancer un recensement de tous les monuments aux morts du département au travers d'une base de données, raconte Nord Eclair. Ce travail devrait être par la suite étendu à la région (site officiel ici). ● Le sacrifice des Indiens durant la Grande Guerre n'a pas été oublié selon La Voix du Nord. ● A Villars (Loire), le mystère entoure encore deux dépouilles retrouvées avec dix autres en 2008 dans une crypte, sous le monument aux morts, selon Le Progrès. ● Beaucoup de questions demeurent autour du caporal infirmier Edmond Chasseraud, curé d'Aigrefeuille-d'Aunis (Charente-Maritime) avant guerre, et mort le 11 novembre 1918 comme poilu d'Orient. (source : Sud-Ouest). ● La Couronne (Charente) a rendu hommage à 14 poilus "rendus fous par la guerre", selon Sud-Ouest. ● Deux jours après le 11 novembre, France 3 a filmé à Aniane (Hérault) une manifestation de pacifistes, avec, parmi eux, l'ancien secrétaire général de Force Ouvrière Marc Blondel, qui réclament la réhabilitation des fusillés pour l'exemple et leur inscription au monument aux morts. ● Deux mois après son lancement, le chantier de fouilles archéologiques du "tunnel" qui a permis de retrouver les 21 soldats allemands tués en 1918, s’est achevé à Carspach, selon L'Alsace.

Hors de France... ● The Daily Telegraph propose un bel album photographiques sur le 11 novembre outre-Manche et dans le monde entier. ● The Guardian fait le point sur le pendant anglais du projet de numérisation de documents issus des collections patrimoniales de huit pays de l'Union européenne autour de la "Grande Guerre", plus connu sous le nom d'Europeana 14-18. Le quotidien évoque également les préparatifs en Flandre belge en prévision des attentes des Anglais pour le centenaire. ● En Angleterre, The Sunday Telegraph se lance à son tour dans une campagne de sauvegarde des monuments aux morts. Cette campagne a reçu le soutien de vétérans, membres du Parlement... ● Après le musée impérial de le guerre de Londres, les archives australiennes mettent en ligne près de 500 photos de "Diggers" photographiés en Angleterre, avant l'enfer des tranchées, clichés qui ont été par la suite non réclamés (source : Sunday Morning Herald, photo).


Dans l'agenda... ● Les Archives départementales de l’Orne proposent, à Alençon, du 11 novembre 2011 au 30 mars 2012 l’exposition "Les aviateurs ornais de la Grande Guerre".
A voir, à lire et à écouter... ● A écouter Christophe Lab, architecte du nouveau musée de la Grande Guerre à Meaux, son associée Cécile Courtey, et Jean-Pierre Verney, collectionneur, grand expert de ce conflit, et conseiller scientifique du musée, dans l'émission Métropolitains de France Culture du 13/11. ● A voir dans l'émission "Historiquement Show", sur la chaîne Histoire, les écrivains et la Grande Guerre. Avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Michel Bernard, Dominique Jamet et Arnaud Teyssier. ● A voir sur France 3 Aquitaine le documentaire de Serge Simon "Une pensée du Courneau", qui revient sur l’histoire du camp du Courneau, créé près d’Arcachon, lors de la première guerre mondiale. ● A voir sur le site France 3 l'émission "L'ombre d'un doute", avec un documentaire sur le thème "Clémenceau contre la paix". ● A lire L'envers des parades - Le commandement de l'armée allemande : réalités et destins croisés 1914-1918, de Jean-Claude Laparra , Pascal Hesse, éd. Soteca, 29 € ● A lire Le Musée de la Grande Guerre, Pays de Meaux - Un nouveau regard sur 14/18, de Collectif, éd. Cherche Midi, 29 € ● A lire Un prêtre missionnaire dans la grande guerre, de Denis Omer, éd. 14-18, 25 €.



Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

14 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 5)

Le 22 août 1914, à Châtelet, en fin de matinée, la brigade Schwartz, se lance sur ordre dans une contre-attaque pour reprendre les positions perdues par les Français (voir notre billet 4). Le troisième bataillon du 36e RI participe à cette action, comme Marcel Houyoux le retrace pour nous.

Un essai de reconstitution de la cote 170, dessiné par Marcel Houyoux.
L'attaque du I/1er RMTA et III/36e RI figurée par les flèches bleues, à quelques mètres du café Léonard
(numéro 7 sur le dessin), vue du haut du terril d'Ormont, le 22 août 1914.
"Lorsqu’ils sortent des bois de Châtelet, les tirailleurs du premier bataillon dévalent le ravin de la Sarte pour remonter au pas de charge sur le plateau, la fameuse cote 170, entraînant avec eux une compagnie du 129e restée sur place. Le troisième bataillon du 36e RI du commandant Bouleis se joint au mouvement et attaque à l’ouest vers le hameau de Saint-Blaise, à la gauche des tirailleurs. L’ennemi les attend plus loin, vers le café Léonard, dans les tranchées (qu’on qualifierait plutôt de «trous d’hommes») qu'ils ont prises au 39e RI. Imaginez que ce jour-là, il faisait 27-28° C, et le temps était à la limite de la canicule, avec un panorama dégagé. Pour les Français, il fallait absolument reprendre les «trous d’hommes» du 39e aux Allemands, reconquérir ensuite les ponts de la Sambre, car l'intention du général Lanrezac, qui commandait la 5e Armée, était de poursuivre son mouvement le 23 août et d’attaquer dans le flanc de la IIe Armée allemande. Mais en face, les Allemands progressent de manière méthodique. Ils connaissent bien le terrain. Pensez-vous ! Ils ont pratiquement tourné le bataillon de Bouleis par des routes qu’il faut vraiment connaître... 
"Donc les Français chargent, façon Grandmaison, baïonnette au canon, sans préparation d’artillerie, à découvert (lire le récit qu'en donne l'historien Georges Gay). Sur le glacis de 500 mètres, les Allemands les attendent ! Ce fut donc épouvantable... Ils n’avaient aucune chance...  J'ai le témoignage d'un artilleur allemand qui raconte que de toute la guerre il n'a jamais vu ça. Il évoque “une marée bleue et rouge qui chargeait”. Il les voyait très bien à la jumelle, de l’autre côté de la Sambre, à Chatelineau De cette marée, les Allemands font une vraie boucherie parce qu'ils positionnent leur mitrailleuses en avant des troupes, alors que les Français les placent derrière, en soutien d'infanterie. Les Allemands balayent tout. Et puis la Saint-Etienne, la mitrailleuse française, s'enrayait souvent. La Maxim, la mitrailleuse allemande, était plus lente, mais c'était un "tac-tac" régulier, beaucoup plus fiable. 
Sur la droite les deuxième et troisième bataillons des tirailleurs algériens subissent également de lourdes pertes et reculent : 7 officiers tués et 8 blessés. Au 1er zouaves, 3 officiers tués. Au 36e RI : 9 officiers tués et 5 blessés [sur un effectif de départ de 64 officiers, NDR]. La contre-attaque de la Brigade Schwartz est anéantie : les troupes se replient tant bien que mal vers la Figotterie. Dans les rangs français, on  compte 350 tirailleurs tués, 133 zouaves tués et 300 tués rien qu’au troisième bataillon du 36e."

12 nov. 2011

La presse en revue, semaine 16

Suite de notre revue de presse sur la Grande Guerre pour les jours passés...

En France ...Plusieurs réactions d'historiens après la décision du président de la République, Nicolas Sarkozy, de transformer la journée du 11 novembre en un "jour de tous les morts pour la France" (retrouver les discours officiels sur ce sujet le site de l'Elysée). Selon André Kaspi, qui a présidé en 2008 la commission chargée de réfléchir à l'avenir et à la modernisation des commémorations et célébrations publiques, "cette date doit prendre une signification différente et devenir la commémoration de tous les morts de 1918, ou avant, jusqu'à aujourd'hui, y compris ceux tombés lors d'opérations extérieurs que l'on appelle les Opex" (TF1 News). Pour Emmanuel de Waresquiel, rapporte Le Figaro, "(cette proposition) est une belle idée dans la lignée du Soldat inconnu qui ne laisse pas de place à l'individu, mais qui renvoie à la communauté des morts". Stéphane Audouin-Rouzeau, lui, "n'est pas choqué pas cette initiative, et y voit même une sorte de continuité", selon Europe 1. En revanche, Nicolas Offenstadt, interrogé par France Info, s'inquiète de ce "mélange des guerres" et évoque un "risque d'infidélité à la mémoire de ces soldats qui sont morts en 14-18" (lire également une interview au Monde week-end). De plus, cette décision divise les associations d’anciens combattants et de militaires, selon La Croix.
Outre les historiens, il y a les les réactions politiques. Parmi les principales, retenons celle de François Hollande, qui a choisi le même jour un bois de la Marne pour, selon Le Parisien, donner sa vision de l'Histoire, qui ne doit pas être "instrumentalisée", et doit "préparer l'avenir et rassembler". Ou celle d' Eva Joly qui est allée s'incliner devant le mur de la paix, en hommage aux mutins de la guerre 14-18, et plaide, dixit Le Monde, pour que l'anniversaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale devienne une "journée européenne pour la paix".
A noter également qu'à Meaux, témoigne Le Point, lors de l'inauguration du musée de la Grande Guerre, le président de la République a officialisé la mission de préfiguration du centenaire de la Grande Guerre, qui travaillera à partir du rapport de Joseh Zimet, mis en ligne sur le site du ministère de la Défense.Beaucoup d'articles louangeurs décrivent le musée et les objets que l'on peut y voir. La Strampa loue ainsi la démarche muséographique qui tourne le dos à l'ethocentrisme. Toutefois, selon Le Monde, "la réalisation est d'un professionnalisme irréprochable, mais elle trouve vite ses limites."

Du côté des régions... Marc Laffineur, secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, lors d'un déplacement en Artois le 10 novembre, a annoncé l'investissement d'un million d'euros de l'État dans le projet du futur mémorial de Lorette, selon La Voix du Nord● Le fils de Dominique Richert, Alsacien engagé sous l'uniforme allemand , témoigne du combat de son père au travers de ses cahiers, parus sous le titre Cahiers d'un survivant (éd. de la Nuée Bleue), devant une caméra de France 3. ● Le 11 novembre est aussi l'occasion de découvrir cet étonnant monument dédié aux forains morts pendant la première guerre mondiale, selon le site Tendance Ouest Rouen. ● Julien Brillant, fusillé de la Grande Guerre, a vu son nom inscrit sur le monument aux morts selon Le Maine Libre.  ● Corse Matin se remémore l'histoire de deux Corses qui "ont marqué de leurs empreintes le conflit" : Jean Casale et Penta di Casinca. ● La Voix du Nord retrace l'histoire d'un poilu "survivant", Georges Cambreleng, natif d'Avesnes (Pas-de-Calais) ● Un Châlonnais passionné d'histoire et collectionneur de pièces militaires, Jean-Luc Dervillers, a reconstitué une tranchée devant son pavillon de Châlons en Champagne, narre L'Union. ● Le site Maville relate l'époque où des châteaux comme Amboise et Chenonceau ont servi d’hôpitaux à des blessés de la Grande Guerre.  ● En 1920, un décret décernait la croix de guerre au village de Sainte-Croix. Le 11 novembre, la remise officielle a, enfin, eu lieu, raconte L'Union. ● Beuzeville-au-Plain, village de la Manche, est un des seuls villages où l'on ne meurt pas à la guerre, selon le blog Big Browser. ● Quel fut l'usage de l'occitan dans les tranchées ? Un texte à lire sur le blog Mescladis e còps de gula.

Hors de France... ● Impressionante cérémonie du 11/11 en Angleterre, comme on peut le voir sur une vidéo du Telegraph, qui évoque également les poésies jusqualors méconnues de Siegfried Sassoon.  ● Une initiative intéressante : le musée impérial de le guerre de Londres a mis en ligne une première série de portraits de soldats en ligne sur le site Faces of the First World War, et propose aux internautes de compléter (jusqu'en 2014) les informations qui y figurent. ● Le temps efface-t-il le chagrin chez les enfants qui ont perdu un père pendant la Grande Guerre ? Quelques bonne feuilles du livre The Quick and the Dead, de Richard van Emden, reproduites dans le Guardian.


Dans l'agenda...● L'historien Nicolas Offenstadt donnera trois conférences (18 novembre, 12 décembre, 5 janvier), sur le thème de "La Grande Guerre aujourd’hui", au Palais de la Femme, 94, rue de Charonne, 75011 Paris ● Du 15 novembre au 14 décembre 2011, la bibliothèque Robert de Sorbon et le Département d’Allemand, en partenariat avec l’Institut Goethe de Nancy, vous proposent une exposition sur la Première Guerre Mondiale : "Le Crépuscule de l'Europe : journal commun d'écrivains français et allemands, 1914-1918". ●A écouter sur France Inter, dans l'émission "La Marche de l'Histoire", de Jean Lebrun "La Bataille de la Marne", avec François Cochet, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paul Verlaine de Metz. 
Du côté des parutions... ● La ville de Sceaux vient d'éditer un livre intitulé Les Scéens et la Première Guerre mondiale qui permet d’en savoir un peu plus sur les 193 habitants morts dans les tranchées pendant la Grande Guerre (source : Le Parisien). ● Le Centre de généalogie des Landes a recensé les soldats landais morts pendant la Première Guerre mondiale. Leurs noms ont été regroupés dans un ouvrage, 12 000 Landais morts pour la France en 1914-1918, nous dit Sud Ouest.

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

11 nov. 2011

La presse en revue, spécial 11 novembre

Suite de notre revue de presse sur la Grande Guerre pour les jours passés...


En France ...
La France célèbre le 11 novembre... Mais se rappelle-t-on que le premier clairon à avoir sonné le cessez-le-feu, le fut le... 7 novembre 1918 par le caporal Sellier ? Le site Verdun Meuse nous rafraîchit la mémoire. A l'approche du centenaire du début du conflit, la commémoration du 11 Novembre 1918 évolue en France "pour devenir sans doute, à l'image des Etats-Unis, un Memorial Day en hommage aux vétérans de tous les conflits", selon l'AFP. Une décision qui va certainement provoquer des débats, à l'image de la polémique qui entoure le monument aux morts de Washington, comme le rapporte le blog du Los Angeles Times (en anglais). En attendant, en France, le tourisme de mémoire prépare le centenaire et attire un public de plus en plus international raconte l'agence Reuters. Signe des temps ? Cette guerre n'a jamais été aussi proche pour Marc Ferro interrogé par France 3. Tout comme l'historien Stéphane Tison, interrogé par Ouest-France, pour qui "ni la Guerre de 14 ni la Seconde guerre mondiale connaîtront le même sort que celle de 1870, car elles font partie des mythes fondateurs de l'Europe". Mais nul doute qu'en ce 11 novembre chacun poursuive son histoire. Comme cet instituteur qui enquête depuis cinq ans sur des tombes de Chinois tombés à l'arrière des lignes, rappelle La Voix du Nord. Ou ce graveur qui lettre après lettre, grave de nouveau les noms des 10.600 Lyonnais morts au combat durant la Première Guerre mondiale, rapporte France Soir. Ou ces écoliers, près de Glasgow, qui, selon la BBC, cherchent des informations sur un soldat tué pendant les trêves de Noël. Tout comme ce village du nord où la mémoire des fusillés pour l'exemple est honorée, comme le raconte Nord Eclair, voire celui qui retrouve le nom de ses soldats "oubliés" sur le monuments aux morts (lire ici et là encore un article de La Voix du Nord, régiment cité 208e RI).


Du côté des régions... ● La commune de Chauconin-Neufmontiers (Seine-et-Marne) a honoré le 5 novembre la mémoire des milliers de soldats marocains morts au combat durant la Première guerre mondiale (1914-1918). Un projet de monument est à l'étude, selon le site Atlas Info. ● La Voix du Nord raconte l'histoire d'Auguste Delengaine, "considéré comme le plus grand mutilé de France de la guerre 1914-1918" (régiment cité 272e RA).  ● Les chemins de la Première Guerre mondiale attirent les touristes, selon Le Parisien. En témoignent, selon le quotidien, la parution future de deux guides Michelin de champs de batailles, qui revisitent les guides "historiques" publiés entre 1917 et 1930, et le développement des boutiques en ligne de musées sur la Grande Guerre. ● Les sites généalogiques se mettent à l'heure de la Grande Guerre pour le 11 novembre, pour la Revue française de généalogie, qui recense le travail de trois sites : Mémoire des Hommes, Genealogie.com et Geneanet. Outre-Manche, le site Ancestry.co.uk se met au diapason, selon le Mirror.   ● Le lycée Henri-Martin, de Saint-Quentin (Aisne) se retourne vers son passé pendant la Première Guerre mondiale, avec la participation des élèves, raconte L'Aisne Nouvelle.


Hors de France...
La décision de la FIFA d'interdire aux footballeurs gallois et anglais de porter samedi sur leur maillot le coquelicot, symbole des soldats morts au combat depuis la Première guerre mondiale, qui "mettrait en danger la neutralité du football" n'a pas été suivi, raconte L'Equipe.  ● Trois canadiens viennent de terminer un ouvrage sur les grandes batailles de la force canadienne, de la Flandre à la Somme en passant par Vimy et Passchendaele, en s'aidant du site Google Earth, explique The Record (en anglais).


Dans l'agenda... ● Une exposition sur "La Force Noire" de 1857 à 1965 s'est tenue à la maison de Bégon du 7 au 11 novembre, rapporte La Nouvelle République.
Du côté des parutions... ● Sortie de Turcos, le jasmin et la boue, de Tarek, Kamel Mouellef, Batist Payen, (éd. Tarmudo, 14 €) sur le rôle et la place des combattants indigènes dans l'armée française. Sur cet album lire l'article d'El Watan et voir le site officiel). ● L'ouvrage Si je mourais là-bas… de François et Frédéric Mathieu (l'auteur du site dersdesders) rend hommage aux 28 noms gravés sur le monument aux morts de Verfeil-sur-Seye, dans le Tarn-et-Garonne (éd. Sébirot, 28 €).


Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

9 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 4)

Suite de l'entretien donné par Marcel Houyoux sur la bataille de Charleroi, en août 1914. Quels furent les mouvements des armées et comment le combat démarre en Belgique ?

Un panorama pris du terril du Boubier : Châtelet (sur la gauche), à quelques kilomètres
des bois (à droite), où sera engagé le 36e régiment d'infanterie.
"Les Français arrivent dans l’Entre-Sambre-et-Meuse avec enthousiasme. Ce qui les étonne, c'est l'accueil chaleureux de la population belge. Tous les anciens l'affirment oralement ou par écrit : les Français franchissent la frontière, musique en tête, acclamés par toute la population. Regardez le livre de Georges Gay (La Bataille de Charleroi, éd. Payot, 1937, NDR) : vous avez une photo de l'entrée du 24e RI à Beaumont, le 18 août 1914, aux accents de La Chiffa, avec le 28e qui fait la haie d'honneur. 
"La bataille commence le 22 août vers huit heures. Pour le 36e régiment d'infanterie, les mouvements des bataillons sont connus, hélas sans coordination avec les régiments voisins. A Châtelet, les opérations françaises se déroulent en trois phases.
"Au préalable, dès sept heures, les Allemands traversent les ponts de la Sambre (les «sonnettes d’alarme» françaises se sont retirées sur la côte 170). Ils pénètrent dans la ville, arrivent aux abords sud et se heurtent aux 39e et 129e régiment d'infanterie positionnés sur les hauteurs. Bien vite ces éléments sont "matraqués" par l’infanterie ennemie et les canons postés à Chatelineau. Les Allemands occupent les positions vers neuf heures.
"Vers dix heures, venant du hameau de la Figotterie, les premier et deuxième bataillons du 36e RI sont déjà sur place
(voir schéma n° 1, lire le récit qu'en donne l'historien Georges Gay) : le premier à cheval sur la route Châtelet-Fosses, le deuxième en direction de l’ouest de Presles, vers Aiseau.
"Vers 10h30, le général Sauret donne l’ordre de reprendre les positions perdues. Une demi-heure plus tard, les deuxième et troisième bataillons du 1er tirailleurs algériens s’ébranlent vers Carnelle (est de Châtelet) avec le Colonel Vuillemin. Le troisième bataillon reste en réserve au hameau de La Figotterie. Le 1er zouave est en mouvement à la droite, vers l’est de Presles, vers la poudrerie. Par suite d’une erreur d’orientation du commandant Anthoine du troisième bataillon au premier tirailleur algérien, le front s’étend trop à droite : le deuxième batillon ne sait plus où se positionner et un vide de 500 mètres sépare le deuxième du premier bataillon qui va charger (voir schéma n°2).
"Dans le bois de Châtelet, les tirailleurs et les zouaves prennent des petits chemins qui mènent vers la côte 170, où se trouve le café Léonard. Comme il avait plu la veille, imaginez-les avec leur ample pantalon traversant les bois et les futaies. Et partout, des balles qui sifflent, des .105 et des .75 allemands qui les "crachent" ! Et puis brusquement, alors que le colonel Vuillemin commence à faire mouvement, il apprend que son premier bataillon a été remis à sa disposition. Donc il file dans le bois - sans connaître, sans aucune carte - et par le petit chemin qui est là-bas, et il tombe par hasard sur cette unité en début d’attaque. Son objectif  ? La lisière sud de Châtelet et plus si possible."

8 nov. 2011

La presse en revue, semaine 13

Suite de notre revue de presse sur la Grande Guerre pour les jours passés...

En France ...

Selon L'Est Républicain, l’association "Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre" vient de se constituer pour porter le dossier français d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco des paysages et sites de mémoire de la guerre de 14-18 (sur ce sujet, lire sur ce blog l'interview de Serge Barcellini). A cette occasion les quatre présidents des conseils généraux et le président de la Lorraine se sont réunis "pour parler de la même voix, dire leur unité", selon le quotidien, qui ajoute qu'un classement constituerait entre 30 et 40 % de touristes supplémentaires.
A noter que sur le même thème, quelques documents ont été mis en ligne sur les premières assises du tourisme de mémoire, qui se sont tenues, le 26 mai dernier, au Palais du Luxembourg. Outre les discours et la liste des intervenants et quelques vidéos, on y trouve notamment une évaluation du poids économique de la filière "tourisme de mémoire" en France.

Du côté des régions...
 ● Le 5 novembre, cinq combattants de la Première Guerre mondiale "morts pour la France" et dont les noms n'ont pas été gravés sur le monument aux morts de La Mézière (Ille-et-Vilaine) ont été honorés par la municipalité, selon Ouest-France (régiments cités : 57e BCA, 151e RI, 7e RI, 18e RA). ● Deux responsables agenais du Souvenir français poursuivent, depuis un an, une localisation des tombes de soldats laissées à l'abandon dans le cimetière de Gaillard, témoigne La Dépêche● La Voix du Nord, avec l'historien Hervé Toulotte, revient sur le destin de Gilbert Delahaye, soldat du 2e régiment de zouaves, enterré loin de son village de Thiennes (Nord)... ● ... Le quotidien évoque aussi, avec l'aide d'un historien local, Jean-Marie Plez, deux poilus du village de Beuvrages (Nord) "disparus" du monument aux morts. ● Les 4000 plaques photographiques datant de la guerre 1914-1918 réalisées par un simple particulier, Louis Thuillier, dans son village de Vignacourt (Somme), sortent de l'ombre. Une collection qui intéresse bigrement la nation australienne, selon Le Courrier Picard● Le blog Ptak Science Books (en anglais) a retrouvé l’exemplaire de The Illustrated London News, du 6 novembre 1920, qui raconte comment fut construit, à la fin de la Première Guerre mondiale, au nord-ouest de Paris un "faux Paris" dans le but de désorienter les pilotes allemands qui venaient bombarder la capitale (à lire sur le même sujet cet article du Figaro). ● Du 8 au 13 novembre, une exposition exceptionnelle de plus de 1 000 pièces issues d'une collection privée aura lieu à Monségur (Gironde), selon Sud Ouest. Elle sera plus particulièrement axée sur les armes et baïonnettes, Verdun, Vauquois la guerre des mines, l'artillerie, les services de santé, les Américains en 1917, l'artisanat de tranchées, l'aviation...

Du côté des associations... ● Ouest-France a posé trois questions à Guy Pillard, nouveau président de l'Association nationale 1914-1918, après le départ d'Yves Buffetaut. ● Dans le n°219 des "Chemins de la Mémoire", une page est consacrée à l'association Mémoire de la Grande Guerre et au travail de son président Hervé Gruson. ● Guidé par quelques passionnés ou à la rencontre de réalisations d'associations, le quotidien La Croix est allé visiter les alentours de Verdun.

Hors de France... ● La Belgique prépare le centenaire. L'actuel gouverneur de Flandre occidentale, Paul Breyne, présidera la comité organisateur des commémorations de la Première guerre mondiale, selon Le Vif● Un journaliste du Mirror est descendu dans le tunnel de La Boisselle. Il raconte ses premières impressions.

Dans l'agenda... ● Deux programmes à signaler mercredi 9 novembre sur France 3 Nord-Pas-de-Calais : l'émission "Enquête de régions" sera constituée de reportages tournés tout au long de la ligne de Front, du Nord à l’Alsace, enrichie par les témoignages et mis en perspective par des historiens européens de la Grande Guerre. Quant au documentaire "Journal d’un médecin dans les tranchées", il permettra de revenir sur le témoignage de Lucien Laby, étudiant à l’Ecole du Service de santé militaire. ● Une exposition "Les combattants des mille et une nuits, l'India Army en guerre", sera tiendra du 9 au 16 novembre à Lestrem (Nord), selon La Voix du Nord. ● Sur France 5, le 11 novembre à 10h15, diffusion du documentaire "La Dernière bataille du Soldat inconnu", de Christophe Weber.
Du côté des parutions... La France occupée - 1914-1918, par Philippe Nivet, éd. Armand Colin, 23,90 € ● “La lettre du Chemin des Dames” n°23, éditée par le département de l’Aisne, vient de paraître. ● Canal Académie reçoit Rémy Porte, lieutenant-colonel et historien, pour son ouvrage paru récemment Chronologie commentée de la Première Guerre mondiale (éd. Perrin) ● Le Tome 3 de la BD Notre mère la Guerre, dessinée par Maël et scénarisée par Kris (interviewé sur ce blog) est sorti.



Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

5 nov. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 3)

Troisième billet sur Marcel Houyoux, en Belgique, et son travail autour de la "bataille de Charleroi". A quoi ressemblait, selon lui, le paysage où se sont affrontés Français et Allemands ?


Photo 1 : Marcel Houyoux devant ce qui fut le café Léonard.

Photo 2 : Châtelet, terril du charbonnage d'Ormont, en 1972, côte 217 (source : collection de l’auteur). Position au sommet des mitrailleuses allemandes de l’IR N°78 lors des contre-attaques des IIIe Bon. / 36e RI et Ier Bon. / 1er RMTA, vue prise de l’ancienne nécropole franco-allemande du château d’eau (Wasserturm). Sur la gauche, le petit bois entourant la sablonnière. A l’avant-plan l’endroit où furent déversés divers objets retrouvés sur le champ de bataille après les combats.
"Ici, en 1914, avant les combats, c’était un bassin industriel. Il y avait des poteries, des briqueteries, des puits de charbonnage, des tanneries, des brasseries, des tuileries... C'était ce qui faisait vivre les gens à l'époque. Un monde essentiellement ouvrier, avec des maisons ramassées les unes sur les autres, des petites rues, et des terrils qui dominaient la Sambre. Tout le monde vivait regroupé. On restait près de son lieu de travail pour éviter les déplacements. Au-delà des agglomérations, des cultures, des fermes, de petits villages et des hameaux.
[Marcel Houyoux se tient à l'angle de la rue de Presles et de la rue de la Sarte]. A cet endroit précis, vous êtes sur le plateau de la côte 170. Cette maison derrière moi, c'était, en 1914, le café Léonard qui avait essentiellement pour clientèle des mineurs. Vers le sud, la route monte en direction du bois de Châtelet …. [Marcel désigne les bois à 1,5 km] ….. et redescend dans le ravin du hameau de la Sarte. D'ici on ne voit rien, mais il y a là un sacré creux. C'est cette déclivité que deux bataillons ont franchie au pas de charge. Les combats du troisième bataillon du 36e, commandée par Bouleis, et du premier bataillon de tirailleurs algériens, c'est ici [voir schéma n°1, lire le récit de l'historien Georges Gay]. Pour le deuxième bataillon du 36e, le bataillon Saunier, ça s'est passé plutôt à gauche là-bas [Il désigne l’est]. Ici, en août 14, vous aviez le terril du charbonnage d’Ormont (photo). Aujourd’hui, il n’existe plus : il était situé à 500 mètres au nord et dominait la côte de 47 mètres de hauteur : c'était l'idéal pour bien voir. Les Allemands l’avaient bien compris comme on le verra plus loin. A cette époque, vous aviez aussi dans la direction d’Aiseau, à deux kilomètres, un autre puits de charbonnage : Carnelle. Un chemin de fer reliait les puits d'Ormont et de Carnelle. Et c'est ce petit chemin de fer que le troisième bataillon du 36e et le premier tirailleur ont traversé. Et là, les mitrailleuses allemandes installées sur le terril et les canons de .77 et de .105 ont fait leur macabre travail !"


(A suivre...)

3 nov. 2011

La presse en revue, semaine 12 bis

Suite de notre revue de presse sur la Grande Guerre pour les jours passés...
En France :

  • A quelques jours de l'inauguration du musée de Meaux par Nicolas Sarkozy le 11 novembre prochain, plusieurs voix s'élèvent outre-Manche, selon le tabloid populaire Daily Mail, pour dénoncer le manque d'initiative du Premier Ministre, David Cameron, concernant les commémorations de la Première Guerre mondiale en 2014 (en anglais). Selon le Telegraph (photo),"la France va éclipser les projets de la Grande-Bretagne", entres autres par l'ouverture du musée de Meaux, alors que l'Angleterre n'a pour le moment "rien annoncé" (en anglais).
  • A la veille de la date anniversaire du 11 novembre, de nombreuses manifestations autour de la réhabilitation des fusillés pour l'exemple, le pacifisme et la publicité pendant la guerre sont organisées dans toute la France par la Fédération nationale de la libre pensée (FNLP), la Ligue des droits de l'homme, l'Association républicaine des anciens combattants et victimes de la guerre, etc. La page d'accueil du site de la FNLP rassemble ainsi "68 rassemblements et initiatives pacifistes et internationalistes à travers la France", comme en témoignent la manifestation de Saint-Junien (Haute-Vienne), suivie par Le Populaire, ou l'exposition sur la réclame, à Vitrolles, vue par La Provence.
  • Le musée d'In Flanders Fields Museum, situé à Ypres, fermera ses portes le dimanche 13 au soir pour accomplir sa mue. Il rouvrira le 11 juin et sera agrandi, avec "une mise en scène plus moderne de ses collections", selon La Voix du Nord.
  • Le 11 novembre prochain, la commune de La Couronne (Charente), nous dit le blog de Jean-Pierre Champagne, inaugura un plaque commémorant la mémoire de 13 soldats décédés des suites de leurs blessures pendant la guerre 1914-1918 à l'hôpital psychiatrique de Breuty. Cette liste s'ajoutera à la liste des 106 Couronnais morts pour la France durant la Première guerre mondiale. 
  • Un concours scolaire "Les monuments aux morts de la Grande Guerre de ma commune, de mon quartier…" vient d'être lancé par l’association Civisme et démocratie-Cidem avec le soutien du ministère de l’Education nationale, et en partenariat avec l’Historial de la Grande guerre de Péronne. Il est ouvert à toutes les classes des écoles primaires et à tous les collèges. Réglement et dépôt de dossier se font sur le site Itinéraires de citoyenneté.
  • De nombreux documents ayant trait à 14-18 viennent d’être inventoriés par les archives municipales de Montargis, selon le portail Larep.fr. "Au fil des documents, c’est l’histoire de la ville pendant la Grande Guerre que l’on peut écrire."
    Hors de France :
    • De plus en plus de monuments aux morts sont menacés en Angleterre, prévient The Telegraph. Ces édifices, pour le quotidien, sont "victimes de négligence, d'opérations immobilières, de vandales ou de voleurs", comme le monument de Willaston, dans le comté de Cheshire, dont les plaques ont été dérobées et qui portaient les noms de 43 soldats de ce village près de Liverpool (en anglais). Sur près de 62 000 monuments référencés par le musée impérial de la guerre, près de 1 300 auraient ainsi déjà disparu. A noter que le War Memorial Trust, qui veille, en Angleterre, à la conservation de ces monuments, vient ainsi de lancer une campagne de sauvegarde via son site internet In Memoriam 2014, rapporte le Daily Mail (en anglais). 
    • Vous aimez les fleurs ? Relisez la belle histoire du Bleuet de France sur le blog d'Hervé Chabaud. Et si vous êtes plutôt coquelicot, découvrez avec le Mirror (photo), comment un pavot rouge cueilli en 1916 sur le champ de bataille puis naturalisé a traversé les années au fond d'une armoire dans le West Midlands (en anglais). 
    Dans l'agenda :
    • Le 4 novembre : conférence de Michel Bernard et dédicace de son ouvrage Pour Genevoix, qui sort le jour même aux éditions de la Table ronde (au Cercle des anciens combattants de Courbevoie, square de l’Hôtel de Ville).
    • Selon le site Infosgabon, à l’occasion de la quatrième "semaine du souvenir des Tirailleurs Africains 2011", un hommage aux tirailleurs africains, troupes coloniales, indigènes, combattants d'outre-mer, de Madagascar et d’Indochine morts pour la France lors des deux guerres mondiales de 1914-1918 et de 1939-1945 sera rendu les 4, 5 et 6 novembre 2011. Au programme, conférences, débats... autour d'un thème : "Devoir de mémoire".
    • Du 7 au 11 novembre se tiendra une exposition à Bruges (Gironde) intitulée "Un autre regard sur la Grande guerre, peintures et artisanat de tranchées" et présentera "une centaine d'objets et de toiles réalisés par les soldats", témoigne Sud Ouest
    • Le site Bordeaux7 informe que France 3 Aquitaine diffusera le 9 novembre le documentaire "Une pensée du Courneau", réalisé par Serge Simon (à lire un long article de Sud-Ouest), qui raconte la construction en 1916 de l'immense camp militaire de la Teste, destiné à accueillir pendant l’hiver les tirailleurs sénégalais enrôlés par la France dans le cadre de la Première Guerre Mondiale. 
    • Le 11 Novembre à 11 heures, sera inauguré un nouveau panneau du "circuit des chars" du village de Montiers (Oise). Pour rappel, ce circuit d'une longeur approximative de 70 km, à destination des randonneurs et vététistes, est articulé autour des lieux où se sont illustrées les régiments d'infanterie et groupement de chars d'assaut dans la bataille du Matz (juin 1918). 
    • Les 11, 12 et 13 novembre prochains, l'entrée au futur musée de Meaux sera "entièrement gratuite" pour les habitants des 18 communes de Meaux, selon Le Mag du pays de Meaux
    • Programmation spéciale "Grande Guerre" sur la chaîne Histoire le 11 novembre, avec deux documentaires inédits "Léger au front" et "La Grande-Guerre vue du ciel", ainsi que "L'Affaire Rattaire". Le programme complet est à découvrir sur le site. 
    • La société d'histoire locale Le Mont Tilleul (Ardennes), dans le cadre de ses recherches sur la Grande Guerre propose jusqu'au 13 novembre une exposition sur les prisonniers de guerre en Allemagne : "Prisonniers de guerre de Sensée et d'Ostrevent en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale" (source: La Voix du Nord). 
    • Selon un communiqué de la préfecture des Côtes d'Armor, une exposition à Saint-Brieuc rappelle jusqu'au 24 novembre l'histoire de la Grande Guerre. Expositions, conférences... avec l’aide de l’Association Bretagne 14-18, du musée de la résistance bretonne de Saint-Marcel et de collectionneurs. 
    • Pour regarder autrement la guerre 14-18, à travers le prisme de la culture, le festival "Un autre regard" de Bruay la Buissière (Pas-de-Calais) lance jusqu'au 29 novembre une série d'activités autour du thème de l'art de la transmission, nous dit La Voix du Nord
    Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?