Les pages d'histoire du 36e régiment d'infanterie

1915-Les bois de Beaumarais

Pendant six mois, de décembre 1914 à mai 1915, les bois de Beaumarais ont accueilli le 36e RI. Ce fut une période relativement clémente pour l'unité (émaillée de tragiques bombardements), comme en témoigne le petit monument régimentaire, que l'on peut voir le long de la D89. C'est dans ce secteur que le futur artiste Jean Hugo rejoint le régiment. Son livre Le Regard de la Mémoire est un précieux témoignage sur les combats que vont connaître les Normands jusqu'en 1917. De même, les photos de Louis Ducamp, la figure tutélaire du chanoine Henri Bornot, enterré aujourd'hui en Bourgogne, et celle du sénateur Pierre Masse, accompagnent ces lieux.

Voici les épisodes relatés sur ce blog :
9 décembre : le 36e régiment d'infanterie quitte la plaine de Courcy et rejoint les bois de Beaumarais.
11 décembre : les travaux d'aménagement du secteur, qui porte encore la trace des combats antérieurs, démarrent. Ils se poursuivent pendant plusieurs semaines.
23 décembre : à la veille de Noël, le soldat Armand David a le cafard.
24 décembre : un premier Nöel sous les bombes, accompagné par les chants allemands. L'adjudant Paul Chevalier raconte les journées d'hiver et la nuit de Noël dans les bois dans un texte qu'il intitule "Devant Craonne" (extrait 1 et extrait 2).
26 décembre : la lettre d'un soldat du 36e, au dépôt d'éclopés, entre lassitude et espoir.
31 décembre : une Saint-Sylvestre agitée pour l'adjudant Bourreau.
Début janvier : les hommes apprennent à vivre dans un secteur marécageux et s'habituent progressivement à leur nouvel uniforme, le "bleu horizon".
3 janvier : à la division, on rivalise d'ingéniosité pour traverser les lignes ennemies.
10 janvier : la mort du sergent major Alexis Roquet.
11 janvier : le soldat Adrien Perrier griffonne des petits dessins sur des écorces de bouleaux qu'il envoie à ses filles. Dans la nuit, le lieutenant Osmond réussit à s'emparer d'un petit poste allemand, qui sera perdu quelques jours plus tard.
25 janvier : sauve-qui-peut dans les tranchées à l'orée des bois de Beaumarais. Dans la confusion, deux soldats "disparaissent" : Emile Barreau et Georges Méneteau. A la ferme du Temple, la drôle de guerre d'un soldat… cabochard : Lagardère
Fin janvier : le commandant de la brigade donne son avis sur une nouvelle invention pour concentrer les tirs d'artillerie de l'ennemi. Chez les Français, les artilleurs poursuivent leur instruction. Le 27, le soldat Duval est tué sur le mont Hermel. Sa tombe, comme d'autres sépultures hâtivement faites au fond des bois, sera photographiée par un jeune soldat : Marcel Felser.
Février : c'est le temps des patrouilles pendant les longues nuits d'hiver. Parfois, c'est le drame…
Mars : Fernand Le Bailly surprend, avec son objectif, un concert improvisé dans la cour d'une ferme.
15 mars : la mort absurde du sous-lieutenant Lhostis.
28 mars : Aberlard Molle perd au jeu de la mort et du hasard.
1er avril : le lientenant-colonel Jèze, désigné au commandement du 36e RI, vient remplacer le colonel Bernard, parti deux jours plus tôt au commandement de la 103e brigade d'infanterie. Qui est cet officier ?
5 avril : Depuis l'arrivée de la 5e DI, les bois de Beaumarais ont été transformés en un véritable bastion retranché. Au 3e régiment du génie comme au 36, les travaux de fortification du secteur se suivent et ne se ressemblent pas.
6 avril : un coup de main est monté contre le bois du Bonnet-Persan pour constituer des prisonniers. L'opération est un succès.
23 avril : les hommes du régiment s'ennuient, comme en témoigne un article paru dans l'hebdomadaire Le Bonhomme Normand. Même à l'arrière des lignes, ils ne sont pas à l'abri des bombardements aveugles qui frappent parfois au hasard.
27 avril : la 10e compagnie, commandée par Georges Chassery, a mis à profit le quatrième mois du calendrier pour construire une petite chapelle rustique. Le petit édifice est inauguré le 27 avril.

A noter, le flâneur du 36e s'est promené dans les bois de Baumarais : voir ici, , et encore là
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