Charles Jèze (Illustration : Renaud Merlan) |
Nous en savons un peu plus sur lui grâce à son dossier militaire, conservé aujourd'hui au fort de Vincennes. Charles Jean Jacques Adolphe Jèze naît le 8 avril 1864, sous le Second Empire, à Toulouse. Son père est drapier, mais connaît des revers de fortune. A 21 ans, Charles s'engage pour cinq ans, et présente l'école spéciale militaire en 1886 avec demande de bourse avec trousseau. Il sera reçu à Saint-Cyr deux ans plus tard, et sortira avec le rang n°5 sur 406. Yeux "châtains", visage "ovale", il mesure 1,69 m et présente "une constitution physique faible" nous dit son livret militaire. Vers la même époque, Charles Jèze rencontre Marie-Louise Sabathier, née dans le Gers, dont le père est cultivateur. Ensemble, ils ont un fils, Charles Guillaume, qui naît en 1898.
Trois ans sous lieutenant, cinq ans lieutenant, quinze ans capitaine… En 1908, Charles Jèze, alors sous-officier, est décrit sur son feuillet individuel de campagne comme "intelligent, calme, instruit, et très bon administrateur". En 1911, il obtient enfin un poste de chef de bataillon au 92e RI, puis passe au 1er régiment de zouaves. La guerre le trouve chef d'état-major de la 38e division, au commandemant du territoire d'Ain-Sefra, en Algérie. Il démarre la guerre au 9e corps d'armée en Yser, où il est nommé lieutenant-colonel du 135 RI, le régiment d'Angers.
A l'hiver, il rejoint les Normands du régiment de Caen. Sous ses ordres, l'unité gagnera sa première citation lors de son engagement à Neuville-Saint-Vaast. Jèze y glanera, au passage, une rosette d'officier de la légion d'honneur. En 1916, le commandant de brigade, Viennot le décrit comme "un chef de corps ferme énergique possédant un grand sens tactique". Autant d'appréciations qui, ajouté à un brillant état de service, viendront alléger les charges qui vont peser sur lui lors des "incidents" de mai 1917, mais ne pourront empêcher l'homme d'être placé en réserve de commandement par Franchet d'Esperey. Affecté à l'été 1917 à l'état-major de la 15e région, à Marseille, il passe ensuite à celui de la 4e région, début 1918. Cette sombre période coïncidera avec la disparition de son fils, jeune aspirant du 358e RI, tué au feu au camp des Romains. Brisé, Jèze poursuit néanmoins son commandement au 232e RIT, puis, après la fin de la guerre, au 12 régiment de chasseurs polonais. Mais en 1922, l'homme est atteint par la limite d'âge pour faire valoir ses droits à une pension. Retiré des contrôles, il sera définitivement rayé des cadres le 17 avril 1927.
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