Suite et fin de notre billet consacré aux combats dans et autour du château de
Brimont en septembre 1914.
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L'entrée du fort de Brimont. |
Le bilan des combats au château de Brimont est extrêmement lourd pour la 5e division. Un premier procès-verbal, établi le 21 septembre par l'intendance de la division mentionne, pour le 36e régiment d'infanterie, la capture du chef de bataillon Navel, des capitaines Meunier et Poncet des Nouailles, des sous-lieutenants Munier, Haze, Dufour, Crenner et Dubois, et de quelque 650 hommes de troupe. Pour le 129e, comme mentionné dans
un précédent billet, les pertes se montent à neuf officiers et 800 hommes de troupe. Ces chiffres sont évidemment sujets à caution.
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L'église de Bourgogne (51). |
Qu'advient-il, dès lors, de ces hommes ?
Joseph Pirot (du 129e RI, fait prisonnier le 17 septembre, et qui s'échappera quelques jours plus tard), dans sa déclaration, racontera son périple avec ses camarades. En voici un extrait : "
Nous avons été conduits par Bourgogne et c'est en passant devant le fort de Brimont que nous vu que les Allemands l'occupaient et avaient une batterie à côté du fort (pendant tout le temps que nous avons été au château, nous avons été bombardés par cette batterie). La colonne par 4 comprenait des hommes des hommes du 129e et du 36e. (...) Arrivé à peu près à 200 mètres du château, les officiers allemands ont crié : «Les officiers français en tête»
et tous les officiers se sont portés en tête. Je n'ai pas pu distinguer ceux qui y étaient, sauf le lieutenant Maudelonde. Arrivés à Bourgogne, les Officiers allemands ont avisé leurs soldats qu'ils avaient fait des prisonniers Français et les ont fait venir au bord de la route pour les assurer que c'était vrai et les encourager. Après, ils nous ont promenés dans toutes leurs troupes pendant une partie de la nuit et nous ont conduits dans un champ pour permettre aux Officiers français de choisir leurs ordonnances. Ensuite nous sommes revenus sur nos pas pour prendre la route de Neufchâtel et c'est dans ce pays que nous avons commencé à être brutalisés, car les Allemands nous poussaient sous leurs chevaux, en hurlant après nous où c'était très difficile à passer. De Neufchâtel à Evergnicourt, ça a été assez bien. Arrivés à Evergnicourt, on nous a enfermés dans la fabrique de papier. C'était donc le 18 septembre que nous avons touché quelques pommes de terre pour notre nourriture. Depuis ce temps, je ne sais ce qu'il s'est passé au dehors de la papeterie, mais je crois avoir entendu crier : «Les prisonniers à la viande.»
Je n'en suis pas sûr car j'étais enfoui dans la paille et je n'ai pas voulu sortir, car j'avais peur de manquer mon évasion (...)"
Je profite de ce dernier billet sur le château de Brimont pour remercier Robert Clément, qui a pris le temps de m'expliquer, sur le terrain, cet épisode.
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