Le 16 septembre, les Allemands partis des pentes de Brimont (en bleu foncé) conquièrent les bois de Soulains (en bleu clair) |
Dès 16 heures, ce jour-là, le lieutenant-colonel évoque en effet d'un combat d'une brutalité "inouïe". Les Allemands, une fois maître des bois de Soulains, continuent sur leur lancée et progressent en quelques minutes, en direction du talus de la ligne de chemin de fer Reims-Laon, à 150 mètres de là, où sont retranchés les Normands. Cette attaque est soutenue par deux batteries ennemies et des mitrailleuses, qui descendent des pentes du village de Brimont et s'arrêtent à un kilomètre du canal. Pour arrêter les soldats de Guillaume, Bernard jette quatre compagnies du 36e, un bataillon du 43e RI (le bataillon de Lille), appuyés par les batteries du 15 régiment d'artillerie de campagne de Douai. Avec succès : repoussée "avec une égale violence", la ruée allemande reflue bientôt vers les bois de Soulains. "Les pertes éprouvées par les Allemands paraissent lourdes, note Bernard. Ils n'ont du reste pas attendu la charge (des Français, NDR) et ont fui aux cris de "En avant !". Malheureusement leurs sections de mitrailleuses qui nous pressent de flanc nous empêchent de compléter notre succès et nous devons nous contenter de les poursuivre par le feu."
Selon le JMO du 36e RI, "la section de mitrailleuses (française, NDR) au premier étage de la maison du garde-barrière a tiré plus de 4 000 cartouches sur les Allemands qui s'infiltraient au sud des bois sur le champ d'aviation (situé au sud des bois de Soulains, NDR)." L'artillerie a également canonné la ferme de l'Allouette, qui servait de poste de secours aux médecins des 1er et 3e bataillon du 36e dans laquelle les Allemands avaient installé leurs mitrailleuses. Les médecins et les brancardiers qui n'ont pu être prévenus de la fuite du 84e RI ont été fais prisonniers, et l'on a vu des brancardiers français mêlés aux brancardiers allemands relever de nombreux soldats, blessés par les mitrailleuses françaises établies à la maison du garde-barrière. "Le régiment est fatigué par cinq jours et cinq nuits de combats, poursuit l'officier. Ce qu'il en reste manque d'officiers. Huit officiers sont blessés dans ces dernières journées (...) J'aurai besoin d'un renfort de troupes solides pour tenir demain toute la journée." Au soir, Bernard entend piocher dans le petit bois. Selon lui, l'ennemi enterre ses morts, car il ne voit aucune tranchée établie aux lisières des futaies au petit matin.
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