En France ● L’Assemblée nationale a voté mercredi dernier par 286 voix contre 101 le projet de loi transformant le 11 novembre en une journée d’hommage à "tous les morts pour la France", moins de deux mois après l’annonce par Nicolas Sarkozy d’une évolution des cérémonies anniversaires de l’Armistice de 1918. Les élus UMP et Nouveau Centre ont voté pour, ceux du PS, du PCF et du PG contre, mettant "fin au consensus", selon Le Monde. Les députés ont entériné, avec le feu vert du gouvernement, un amendement qui introduit dans le texte l'obligation pour les communes d'inscrire sur leurs monuments aux morts le nom des soldats morts en opérations extérieures. Le Sénat examinera le projet de loi lors de sa séance du 24 janvier prochain. Une seule lecture est prévue dans chaque chambre, le gouvernement ayant fait le choix de la procédure accélérée.
A noter que cette loi porte en gestation un autre débat puisque, lors des débats, un amendement a été déposé par le député du Nord Jean-Jacques Candelier ayant pour objet la "réhabilitation générale et collective" des fusillés pour l'exemple. Un travail qui fera, selon Marc Laffineur, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense, qui a répondu lors de cette même séance, "d'une commission, composée notamment d’historiens et de membres d’associations, mise en place afin d’examiner les situations au cas par cas, car on ne peut pas faire une loi réhabilitant tous les fusillés" (lire ici la retranscription des débats). Pour Hervé Chabaud, rédacteur en chef à L’Union/L'Ardennais, qui s'exprimait sur ce sujet dans son blog (et plus longuement dans les colonnes de L'Union), "il reste à souhaiter que ce travail s’effectue dans la sérénité et bénéficie de l’éclairage d’authentiques spécialistes de la période, loin de toute querelle politicienne." Et à espérer que le problème de l'inscription des noms de ces fusillés sur le monument aux morts soit résolu.
Dans les régions ● Le centre de documentation du musée de Meaux a lui aussi ouvert ses portes. Selon sa page de présentation, il proposerait environ 8000 ouvrages (ouvrages généraux et spécialisés, périodiques et revues contemporaines de référence) à la disposition du public, complété "de fonds divers : correspondances de soldats, journaux et revues, manuels techniques et documents classés «confidentiels»". La réservation se fait sur rendez-vous : Téléphone : 01 60 32 14 12 - Courrier électronique : stephanie.derynck@meaux.fr. A noter également qu'une promenade de 6 km a été aménagée autour du musée, selon le portail d'infos 77info. ● Le futur visage du musée de Fromelles (Nord) a été dévoilé dimanche dernier. "Situé juste à côté du nouveau cimetière militaire, il s'étendra sur 450 m². Coût global de l'opération : 300 000 €", selon La Voix du Nord. Il proposera des pièces autour des "techniques de fouilles, de la guerre de tranchées, la bataille de la crête d'Aubers et de Neuve-Chapelle". Son objectif est de 35 000 visiteurs par an. ● Des descendants d'officiers britanniques, cantonnés à Bailleul pendant la Première Guerre mondiale, se sont vus servir, la semaine dernière, au lycée Sainte-Marie de la ville, un menu identique à celui qui fut pris par leurs aïeux quatre-vingt quinze ans plus tôt jour pour jour, raconte La Voix du Nord. ● France 3 revient sur le futur musée de Gravelotte (Moselle), dit "musée de la guerre de 1870 et de l’annexion", avec une muséographie qui montrera les "causes de la guerre de 1870, ainsi que les conséquences immédiates (le traité de Francfort, l’annexion), l’histoire du Reichsland d’Alsace-Lorraine, mais aussi les commémorations et la mémoire de la guerre, pour enfin conclure sur le retour à la France des territoires annexés."
Hors de France ● Polémique en Australie autour de l'Anzac Day et de la possible transformation de l'événement en marque commerciale à l'occasion du centenaire, rapporte The Telegraph (photo). Plusieurs études diligentées au travers de "focus group" par le gouvernement, entre autres pour trouver des slogans, auraient en effet déclenché la fureur des associations de vétérans devant le "gaspillage" d'argent. ● Qui a dit que les films de guerre ne servaient à rien ? Si l'on en croit le Kentonline, le film War Horse, de Steven Spielberg a permis de retrouver et d'éditer le témoignage unique d'un soldat anglais. Le long métrage a également été l'occasion, selon le Dorset Echo, de reconstruire un tank British Mk IV, conservé aujourd'hui dans le Tank Museum de Bovington. ● The Independant se penche sur l'"adaptation réussie" par la BBC du roman de Sebastian Faulks Birdsong dont l'intrigue se déroule en partie dans les tranchées de la Somme en 1916. ● L'Angleterre est au chevet de ses monuments aux morts qui n'ont pas été épargnés par le temps, comme en témoigne la ville de Littleborough, nous raconte The Telegraph. ● Deux Français ont adressé aux descendants d'un Sammy, envoyé en France pendant la Première Guerre, la plaque d'identité de leur aïeul retrouvée sur les champs de bataille, raconte le Daily Mail. ● L'édition internet du Neue Zürcher Zeitung, NZZ Online, revient sur l'importante rétrospective Otto Dix à Gera, ville natale de l'artiste et sur l'exposition qui lui est consacrée au musée Gunzenhauser, de Chemnitz (en allemand).
Dans l'agenda... ● Conférence archéologique Vendredi 20 janvier 2012, 20h30, à Amiens (DRAC Picardie, Salle Robida, 61 rue Saint-Fuscien), sur le thème "Du champ d’honneur au champ des morts…Les pratiques funéraires de la Grande Guerre" Elle sera animée par Guy Flucher, ingénieur de recherches à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, qui vient de faire paraître un livre sur le même thème.
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