Suite de notre billet consacré aux combats dans et autour du château de
Brimont en septembre 1914.
Le trajet des bataillons Navel et Duchemin pour rejoindre le château de Brimont. |
Conduite par le commandant Léopold Duchemin, la formation a en effet quitté la Verrerie, à 1,5 km de là (voir plan ci-contre), dans l'après-midi du 14 au 15. La lourde masse humaine s'est s'écoulé lentement, homme par homme, à l'abri des feux ennemis. Elle a passé par la voie ferrée, le long du canal de la Marne à l'Aisne, puis a rejoint les bois de Soulains. La consigne : marcher en silence, en tenant les baïonnettes et les bidons. Mais une fois dans la forêt, les hommes ne peuvent déboucher et rejoindre le château, en raison des tirs qui partent des tranchées allemandes et traversent la plaine. La journée du 15 s'est donc déroulée en faisant de la sape pied à pied sous les bombardements. Enfin à 4h15, en pleine nuit, le bataillon a débouché et a réussi à se porter par petits groupes sur la demeure et son grand parc arboré.
Dès son arrivée dans cette enclave, Duchemin fait acheminer un compte-rendu au colonel de son régiment : "(...) Je vais compléter l'organisation des lisières du château commencée par le 36e RI, et chercher ensuite à gagner la lisière sud du bois de Brimont. Le commandant du 2e bataillon du 36e m'affirme qu'il n'y a aucune tranchée ennemie entre le château et la Verrerie. Toutes les fortifications ennemies seraient à l'est du château et au nord. Prévenir le bataillon de la Verrerie de ne plus tirer dans la direction du bois du château. Ces feux, hier matin, ont occasionné des pertes au 36e. La nuit a été calme aux bois Soulains. L'ennemi a allumé des feux aux tranchées. Il ne fait aucun mouvement en avant et n'a pas envoyé de patrouille." Le pli est porté à travers la plaine par le soldat Moulin, du 129e, qui, à son retour, rencontre avec un chef d'escadron d'artillerie, à l'ouest des bois de Soulains. Ce dernier, après avoir pris connaissance de sa mission, aurait dit : "C'est heureux que je vous ai rencontré, j'allais justement taper sur le château de Brimont" (le capitaine Meunier, dans son rapport, mentionne, de son côté, une erreur de l'artillerie française avec deux obus de 75 qui, le 16 septembre, auraient "blessé trois soldats et tué cinq vaches").
(A suivre...)
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