Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
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28 oct. 2007

Un bon filon

Photo : Sous le belvédère du plateau de Californie, le panorama sur la vallée de l'Aisne,
tel que les Allemands pouvaient le contempler en 1914.

Le 9 décembre 1914, dans l'après-midi, le régiment quitte le secteur de Courcy et se met en marche pour aller relever le 73e régiment d'infanterie, à 23 km au nord, dans les bois de Beaumarais. Il va cantonner dans un premier temps près de Reims, dans les villages du Thillois, Champigny et Saint-Brice- Courcelles. Pour beaucoup de soldats, à la satisfaction de quitter le secteur se mêle l'appréhension d'abandonner leurs tranchées. Ils laissent derrière eux le vent et le froid de la plaine marneuse, mais que vont-ils trouver ? Ils s'étaient pourtant accoutumés tant bien que mal à cette situation d'attente, aux aller-retour entre les lignes et le cantonnement… Après trois mois d'immobilité, ce petit "voyage" est toutefois l'occasion pour quelques-uns d'entrevoir la vie de l'arrière : "Dans la brume du soir, c'était si doux de voir des champs et des villages, des hommes et des femmes, de ne plus rencontrer que des uniformes. La marche, le soif, donnent une espèce de fièvre, et avec l'imagination très excitée, je ne pouvais plus me figurer que j'étais en guerre." (Etienne Tanty, La Violette des Tranchées)
Le 36e ne le sait pas encore, mais les bois de Beaumarais sont, selon l'expression en usage, un "bon filon". Aux violents combats en septembre a succédé un calme relatif. Les Allemands, repliés sur le plateau de Californie, se sont solidement retranchés dans l'ancien village de Craonne, bâti à 140 m d'altitude à flanc de coteaux et qui offre une vue imprenable sur les villages de Pontavert, Chaudardes, Craonnelle, et, plus loin, sur les vallées de l'Aisne et de l'Ailette, Face à eux, en contrebas, dans le grand manteau forestier, le régiment français va pouvoir se dissimuler. Devant Craonne, sur la gauche, la ligne de tranchée suit la lisière du bois puis oblique à travers champs vers la zone, tenue par le 129e régiment d'infanterie, de La-Ville-aux-Bois (où Guillaume Apollinaire sera blessé en mars 1916). Plus à droite, en direction des bois de Neuville, les Bat'd'Af', aussi appelés "les Joyeux", sont retranchés. Les bois de Beaumarais sont étroits (2 km de large) et ne présentent qu'un peu de relief dans la partie orientale de la forêt, avec le mont Hermel. Ils sont également marécageux : l'eau sourd dès que l'on creuse, et les trous ne tardent pas à se remplir d'eau. C'est pourtant dans cette forêt que le régiment va rester 5 mois.
Le 10 décembre, le régiment s'achemine à Prouilly et rejoint son secteur dans la nuit du 11 au 12. Selon le Journal de marche et d'opérations (11/12/1914) "le premier bataillon occupe le premier sous-secteur. Le troisième bataillon occupe le deuxième sous-secteur. Le deuxième est réservé à Chaudardes et Concevreux. Poste de commandement du colonel : bois de Beau Marais."
Quel rôle joua la forêt pour les soldats pendant la Première guerre mondiale ? Un hors-série, La lettre du Chemin des Dames n°2, à télécharger gratuitement à cette adresse.

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