Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
Comment rentrer en contact ? Pour de plus amples renseignements sur ce site, ou me faire parvenir une copie de vos documents, vos souvenirs ou remarques, écrivez-moi. Mon adresse : jerome.verroust@gmail.com. Je vous souhaite une agréable lecture.

Avertissement : Si pour une raison quelconque, un ayant-droit d'une des personnes référencées sur ce site désire le retrait de la (les) photo(s) et des informations qui l'accompagnent, qu'il me contacte.

30 janv. 2012

La presse en revue, semaine 25

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour les jours passés...

En France Fraîchement éclose, l'association "Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre" (site officiel, page d'accueil ci-contre) a tenu sa conférence de presse au Sénat, mardi dernier, afin de présenter le dossier français d'inscription des sites de mémoire de 1914-1918 au patrimoine mondial de l'Unesco. Un projet inscrit dans un "temps long", rappelle la page du sénateur Yves Daudigny, co-président de l'association. Selon la Revue française de généalogie, le calendrier est posé : "Chaque département présentera courant 2012 les sites susceptibles d'êtres soumis au classement, et la candidature devrait être déposée en 2013, avec l'espoir de la voir aboutir pendant les commémorations de la Grande Guerre qui s'échelonneront de 2014 à 2020", soit selon la revue, sur la base des propos de Serge Barcellini, secrétaire général de l'association, "une espérance d'inscription pour les sites français et belges pour l'année 2015-2016, ce qui nous laisse l'espoir pour les autres fronts en 2017-2018". A noter que de nombreux "experts" figurent dans le comité scientifique de cette association, avec notamment plusieurs représentants de l'historiographie française de la Première Guerre mondiale.
Le pari est ambitieux. Selon L'Union, le classement d'un site au patrimoine mondial de l'Unesco est "un formidable accélérateur de visites", mais comme le rapporte le quotidien, "aucun site de mémoire relatif à un conflit n'est classé au patrimoine mondial". En outre, selon le quotidien Localtis, ce dossier "risque fort d'entrer en "concurrence" avec la demande d'inscription des sites du Débarquement au patrimoine mondial de l'Unesco", que la région Basse-Normandie a effectué "le 15 juin dernier". A ce jour, 37 sites culturels et naturels français sont en effet inscrits sur la liste du patrimoine mondial, auxquels s'ajoutent 34 autres sites qui sont aussi candidats et sont déjà inscrits sur la liste indicative.

 Dans les régions  ● Le Sénat a adopté le 24 janvier dernier le projet de loi voulu par Nicolas Sarkozy visant à transformer le 11 Novembre, jour de l'armistice de 1918, en une journée d'hommage à "tous les morts pour la France", rapporte Le Nouvel Obs. A noter toutefois que le texte a été voté avec un amendement, présenté par Alain Neri (PS) stipulant que le nouveau 11 novembre "ne se substitue pas aux autres journées de commémoration nationale". Seuls les sénateurs communistes du CRC ont voté contre, au motif que "la Première Guerre est inédite", rapporte La Voix du Nord. Sur le terrain, l'idée continue de faire débat, comme le raconte L'Union. ● Serge Barcellini, directeur de la Mission histoire auprès du conseil général de la Meuse, a annoncé à la Revue Française de Généalogie "avoir reçu le soutien de l'Etat à la numérisation des registres matricules des soldats français de la Grande Guerre" (lire à ce propos l'interview de Serge Barcellini sur ce blog réalisée en octobre 2010). ●  Chaque année, la fédération André-Maginot permet à une centaine de classes de partir explorer des sites chargés de l'histoire des guerres. Cette année, elle a remis un prix de la mémoire et du civisme André-Maginot à l'école primaire du Bourg de Chapelle d'Armentières (Nord), raconte La Voix du Nord. ●  Le projet de la Maison de l'histoire de France "prend corps", selon Le Monde, même si un certain nombre de points (financement, lieu d'installation...) ne sont pas encore bouclés. 

Hors de France ● A Washington, le changement de destination du monument aux morts du district de Columbia en monument national de la guerre fait débat, rapporte le Washington Times.  ●  Le vice-premier Ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique, Didier Reynders s'est entretenu le 20 janvier 2012 avec son homologue australien, Kevin Rudd, en visite à Bruxelles. Les liens historiques de ces deux pays remontent à la première Guerre Mondiale, précise ce communiqué de l'ambassade de Belgique.●   Le 15 janvier dernier a marqué l'"anniversaire" du premier bombardement de l'Angleterre par zeppelins, selon le blog de l'Imperial War Museum. Cet événement est aujourd'hui signalé par un monument dans la ville côtière de Great Yarmouth. ●  Le "look Première Guerre mondiale" envahit les pages de modes et de tendances, selon le London Evening Standard. 

Dans l'agenda... ● A télécharger : le programme culturel du musée de Meaux jusqu'en juin 2012, sur cette page.
A voir, à lire et à écouter...  ● A lire le dossier de presse du documentaire Nom de code : poilus d'Alaska, diffusé le 18 février prochain sur Arte, qui raconte comment, au cours de la Grande Guerre, plus de 400 chiens de traineau franchirent l’Atlantique pour épauler les soldats français. Un documentaire de 90' réalisé par Marc Jampolsky. ● A voir un petit reportage d'Alsace 20 sur la numérisation des livres à la BNU de Strasbourg dans le cadre du projet Europeana 1914-1918. ● Jean Vautrin poursuit sa saga "Quatre soldats français", initiée avec Adieu la vie, adieu l'amour, avec le tome 4 : Les années faribole (éd. Robert Laffont, 21 €), raconte Le Figaro

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

26 janv. 2012

Le flâneur du 36e : une rue Verte sanguine

Depuis les combats de 1915, la rue Verte, à Neuville-Saint-Vaast, a conservé son nom et son tracé. Combien d'hommes de la 5e division vont tomber pour sa possession ? Pour la seule journée du 8 juin, on dénombre officiellement 48 tués et 80 blessés.

23 janv. 2012

La presse en revue, semaine 24

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour les jours passés...

En France ● Le projet d'inscription des paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre au patrimoine mondial de l'Unesco sera présenté demain au Sénat, selon L'Union (ci-contre). Ce projet est porté par Yves Daudigny, sénateur, président du conseil général de l’Aisne et Christian Namy, sénateur, président du conseil général de la Meuse, co-présidents de l’association "Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre", ainsi que par Serge Barcellini, contrôleur général des armées, secrétaire général de l’association, et Marie-Madeleine Damien, professeur de géographie à l’université de Lille. Cette structure rassemble treize départements tous situés sur la ligne de front, mais sur ce dossier, seul le département de la Marne demeure encore "prudent", selon le quotidien, car il "présente pour la deuxième fois à l'Unesco son projet de classement des paysages du Champagne".

Dans les régions  ● Dans Slate, tribune de Vincent Auzas, doctorant associé à l'Institut d'histoire du temps présent et rédacteur en chef de la revue Conserveries mémorielles, qui s'interroge : "Une loi pour le 11 Novembre, au nom de quelle urgence?". Selon son analyse, "l’enjeu (de cette loi) est certainement plus de laisser une empreinte politique que d’apporter une réponse à la demande des familles endeuillées", alors que de nombreuses questions, dont celle de "la gestion du patrimoine funéraire existant", restent "contournées". ● Si le tourisme de mémoire est devenu un "big business", selon l'édition anglaise de RFI, il repose sur un intérêt croissant du public. En témoigne : la création récente du musée de Meaux. ● Portrait, dans L'Union, du vieux tulipier de Virginie de Vienne-de-Château (Marne), témoin involontaire d'un bombardement du 11 décembre 1914, qui fit, selon le quotidien, "63 morts et blessés" dans les rangs du 128 RI. ● Trois Boulonnais, devenus de grands journalistes à Paris - Jules Huret, Georges Docquois et Eugène Tardieu -, sont sortis de l'oubli grâce au travail d'un conservatrice du patrimoine, Béatrice Seguin. Ils ont fréquenté de grands écrivains Maupassant, Zola..., mais ont également connu les tranchées de la Grande Guerre, raconte La Voix du Nord. ● Il y a 160 ans, naissait le maréchal Joffre. Cet anniversaire a été fêté la semaine dernière, à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), rapporte L'Indépendant.

Hors de France ● L'écrivain William Boyd a signé dans le supplément week-end du New York Times une tribune qui se demande pourquoi la Première Guerre continue d'être présente aujourd'hui.  ● La société montréalaise Idéacom coproduira les prochains épisodes de la série "Apocalypse", consacrée à la Première Guerre mondiale, dont la diffusion est prévue pour 2014, selon le portail canadien La Presse. ● En Angleterre, à partir d'un vieux reportage de Sebastian Faulks, rédigé il y a vingt ans, The Independent revient sur la mémoire des soldats de la Somme et d'Ypres, et l'histoire à l'origine du roman Birdsong, dont l'adaptation vient d'être réalisée pour le petit écran. The Guardian, de son côté, raconte ainsi comment des archéologues spécialisés furent consultés pour les décors de la série (et notamment la construction d'un tunnel, très inspiré de celui de la Boisselle). ● Après le Los Angeles Times, le Washington Post relate le combat d'Elsie Shemin-Roth pour que son père soit décoré de la "medal of honour" de manière posthume. ● Nous en parlions déjà en novembre mais le jugement est tombé : selon l'édition anglaise du Huffington Post, Lana Clitheroe, petite fille d'un soldat anglais, a été condamnée à 120 jours de prison pour avoir volé à Londres une plaque en bronze, qui portait le nom de soldats anglais morts lors de la Grande Guerre, et l'avoir revendue pour une somme dérisoire.

A voir, à lire et à écouter...  ● La restauration du film de William Wellman, Wings ("Les Ailes", en français, 1927) pour son édition Blue-Ray est achevée et elle est un "succès", selon le New York Post. L'occasion de voir ou revoir les plus beaux duels aériens qui aient été réalisés au cinéma. ● Parution de Armes en guerre, XIXe - XXe siècle Mythes, symboles, réalités, de François Cochet, CNRS Editions, 27 € ● A lire Allons enfants de la patrie, Génération Grande Guerre, de Manon Pignot, coll. L'univers historique, éd. Seuil, 24 €.

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

16 janv. 2012

La presse en revue, semaine 23

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour les jours passés...

En France ● L’Assemblée nationale a voté mercredi dernier par 286 voix contre 101 le projet de loi transformant le 11 novembre en une journée d’hommage à "tous les morts pour la France", moins de deux mois après l’annonce par Nicolas Sarkozy d’une évolution des cérémonies anniversaires de l’Armistice de 1918. Les élus UMP et Nouveau Centre ont voté pour, ceux du PS, du PCF et du PG contre, mettant "fin au consensus", selon Le Monde. Les députés ont entériné, avec le feu vert du gouvernement, un amendement qui introduit dans le texte l'obligation pour les communes d'inscrire sur leurs monuments aux morts le nom des soldats morts en opérations extérieures. Le Sénat examinera le projet de loi lors de sa séance du 24 janvier prochain. Une seule lecture est prévue dans chaque chambre, le gouvernement ayant fait le choix de la procédure accélérée.
A noter que cette loi porte en gestation un autre débat puisque, lors des débats, un amendement a été déposé par le député du Nord Jean-Jacques Candelier ayant pour objet la "réhabilitation générale et collective" des fusillés pour l'exemple. Un travail qui fera, selon Marc Laffineur, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense, qui a répondu lors de cette même séance, "d'une commission, composée notamment d’historiens et de membres d’associations, mise en place afin d’examiner les situations au cas par cas, car on ne peut pas faire une loi réhabilitant tous les fusillés" (lire ici la retranscription des débats). Pour Hervé Chabaud, rédacteur en chef à L’Union/L'Ardennais, qui s'exprimait sur ce sujet dans son blog (et plus longuement dans les colonnes de L'Union), "il reste à souhaiter que ce travail s’effectue dans la sérénité et bénéficie de l’éclairage d’authentiques spécialistes de la période, loin de toute querelle politicienne." Et à espérer que le problème de l'inscription des noms de ces fusillés sur le monument aux morts soit résolu.

Dans les régions  ● Le centre de documentation du musée de Meaux a lui aussi ouvert ses portes. Selon sa page de présentation, il proposerait environ 8000 ouvrages (ouvrages généraux et spécialisés, périodiques et revues contemporaines de référence) à la disposition du public, complété "de fonds divers : correspondances de soldats, journaux et revues, manuels techniques et documents classés «confidentiels»". La réservation se fait sur rendez-vous : Téléphone : 01 60 32 14 12 - Courrier électronique : stephanie.derynck@meaux.fr. A noter également qu'une promenade de 6 km a été aménagée autour du musée, selon le portail d'infos 77info. ● Le futur visage du musée de Fromelles (Nord) a été dévoilé dimanche dernier. "Situé juste à côté du nouveau cimetière militaire, il s'étendra sur 450 m². Coût global de l'opération : 300 000 €", selon La Voix du Nord. Il proposera des pièces autour des "techniques de fouilles, de la guerre de tranchées, la bataille de la crête d'Aubers et de Neuve-Chapelle". Son objectif est de 35 000 visiteurs par an. ● Des descendants d'officiers britanniques, cantonnés à Bailleul pendant la Première Guerre mondiale, se sont vus servir, la semaine dernière, au lycée Sainte-Marie de la ville, un menu identique à celui qui fut pris par leurs aïeux quatre-vingt quinze ans plus tôt jour pour jour, raconte La Voix du Nord. ●  France 3 revient sur le futur musée de Gravelotte (Moselle), dit "musée de la guerre de 1870 et de l’annexion", avec une muséographie qui montrera les "causes de la guerre de 1870, ainsi que les conséquences immédiates (le traité de Francfort, l’annexion), l’histoire du Reichsland d’Alsace-Lorraine, mais aussi les commémorations et la mémoire de la guerre, pour enfin conclure sur le retour à la France des territoires annexés."

Hors de France ● Polémique en Australie autour de l'Anzac Day et de la possible transformation de l'événement en marque commerciale à l'occasion du centenaire, rapporte The Telegraph (photo). Plusieurs études diligentées au travers de "focus group" par le gouvernement, entre autres pour trouver des slogans, auraient en effet déclenché la fureur des associations de vétérans devant le "gaspillage" d'argent. ●  Qui a dit que les films de guerre ne servaient à rien ? Si l'on en croit le Kentonline, le film War Horse, de Steven Spielberg a permis de retrouver et d'éditer le témoignage unique d'un soldat anglais. Le long métrage a également été l'occasion, selon le Dorset Echo, de reconstruire un tank British Mk IV, conservé aujourd'hui dans le Tank Museum de Bovington. ●  The Independant se penche sur l'"adaptation réussie" par la BBC du roman de Sebastian Faulks Birdsong dont l'intrigue se déroule en partie dans les tranchées de la Somme en 1916. ● L'Angleterre est au chevet de ses monuments aux morts qui n'ont pas été épargnés par le temps, comme en témoigne la ville de Littleborough, nous raconte The Telegraph. ●  Deux Français ont adressé aux descendants d'un Sammy, envoyé en France pendant la Première Guerre, la plaque d'identité de leur aïeul retrouvée sur les champs de bataille, raconte le Daily Mail. ●   L'édition internet du Neue Zürcher Zeitung, NZZ Online, revient sur l'importante rétrospective Otto Dix à Gera, ville natale de l'artiste et sur l'exposition qui lui est consacrée au musée Gunzenhauser, de Chemnitz (en allemand).

Dans l'agenda... ● Conférence archéologique Vendredi 20 janvier 2012, 20h30, à Amiens (DRAC Picardie, Salle Robida, 61 rue Saint-Fuscien), sur le thème "Du champ d’honneur au champ des morts…Les pratiques funéraires de la Grande Guerre" Elle sera animée par Guy Flucher, ingénieur de recherches à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, qui vient de faire paraître un livre sur le même thème.
A voir, à lire et à écouter...  ● Emisssion radio à écouter dans l'émission "Du grain à moudre" sur France Culture : "La loi doit-elle imposer le devoir de mémoire ?" Avec Pieter Lagrou, professeur d'histoire contemporaine à l'université libre de Bruxelles, membre de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, Nicolas Offenstadt, historien, maître de conférences à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, et Sophie Wahnich, historienne, directrice de recherches au CNRS. Enfin, toujours sur France Culture, dans l'émission "Répliques", Alain Finkielkraut s'entretient avec Pierre Nora sur le thème "Mémoire et Histoire". ●  Parution de 1914 une guerre par accident, de Georges Ayache, éd. Pygmalion (22,90 €).

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

10 janv. 2012

La presse en revue, semaine 22

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour les jours passés...

En France ● Le projet de loi faisant du 11 Novembre la journée d'hommage à «tous les morts pour la France» sera examiné ce matin par l'Assemblée nationale, selon Le Parisien. Le gouvernement a demandé une discussion en urgence sur ce texte qui comporte un seul article.

Dans les régions  ●  Pour Freddy Dolphin, ancien maire du Quesnoy, de 2001 à 2008, aujourd'hui directeur du comité départemental du tourisme du Nord, interrogé par La Voix du Nord, le centenaire "sera un moment unique pour conforter nos liens d'amitiés [avec la Nouvelle-Zélande] et faciliter à travers le souvenir et la Mémoire, la promotion et l'accueil d'investissements économiques possibles à l'échelle d'un monde désormais "globalisé"." A noter que la commune du Quesnoy, en Picardie, développe un projet de complexe touristique et mémoriel dont l’ambition est de devenir la porte d’entrée du tourisme de mémoire en Europe pour les visiteurs en provenance de Nouvelle Zélande.  ● Le village d'Erquinghem-le-Sec, dans le Nord, va recevoir, selon La Voix du Nord, le diplôme de la croix de guerre 14-18, le 13 janvier. Le village "avait obtenu cette distinction le 16 septembre 1920 par le gouvernement de l'époque".  ● Registres paroissiaux et d'état-civil, recensements de population mais surtout cartes et plans : les archives départementales de la Marne sont en ligne, rapporte L'Union. De quoi se replonger dans ce qui fut pendant quelques mois le paysage du 36e régiment d'infanterie.  ● Le journal d'un caporal du 171e RI [ou 117e, voir photo] a été retrouvé par sa petite fille dans le grenier de sa maison du village de Saint-Hippolyte (Doubs), dans lequel il raconte sa blessure en Alsace, raconte Le Pays ● Le succès serait au rendez-vous du musée de Meaux, qui revendique depuis son inauguration 33 000 visiteurs. Dans son communiqué, l'établissement précise avoir enregistré "près de 1500 entrées payantes comptabilisées en une seule journée", le 29 décembre. Et précise : "D’ores et déjà, près de 6 500 personnes ont réservé leur visite et sont attendues entre le début du mois de janvier et la fin mars".

Hors de France ● Le chantier du Centre d'interprétation 14-18 "Plugstreet", à Comines-Warneton (Belgique), démarre, rapporte La Voix du Nord. Il prévoit un espace scénographique de 700 m2 et son budget s'élève à 2,3 millions d'euros (dont 150 000 € du gouvernement australien) avec un objectif de 30 000 visiteurs par an... Les expositions auront pour thème "la vie des soldats dans les tranchées, les relations avec les habitants, l'évacuation, ou encore les soldats célèbres qui ont combattu ici, Churchill ou Hitler, mais aussi des thèmes comme l'humour britannique pendant la guerre 14-18", selon Matthieu Wulstecke, chargé du dossier pour le compte de l'Agence de développement local, interrogé par le quotidien.  ● La revue Horse & Hound rapporte que la Blue Cross, organisation non gouvernementale dédiée à la protection des animaux, fondée au Royaume-Uni en 1897, ouvre ses archives sur les chevaux de guerre en mettant en ligne des photographies, des documents audio, des lettres de soldats, etc. à l'occasion de la sortie du film de Spielberg, War Horse (en anglais).  ● Selon le LA Times, quelques metteurs en scène se sont risqués à porter à l'écran la Grande Guerre, tel Spielberg avec son dernier long métrage... Nous ne porterons pas un jugement critique sur l'ultime film du réalisateur, mais nous encourageons vivement le rédacteur de l'article à ne pas oublier les centaines de films qui ont pour cadre la guerre de 14-18 et qui sont recensés, entre autres, dans le guide Brassey's des films de guerre. ● Le quotidien Mittelbayerische raconte une journée de collectes de documents dans la ville d'Amberg, dans le cadre du projet Europeana 1914-1918 (en allemand).

Dans l'agenda... ● Un colloque international et interdisciplinaire "Témoins et témoignages. Figures et objets du XXe siècle", organisé par la Fondation pour la mémoire de la déportation, se tiendra à Paris, les 14 et 15 décembre 2012. Argumentaire et appel à communication sur le site Calenda. 
A voir, à lire et à écouter...  ● A écouter en différé "Les grandes guerres de Maurice Genevoix", dans l'émission "La marche de l'histoire", de Jea Lebrun, sur France Inter. Avec l'écrivain Michel Bernard. ● Parution de Frontline Combat, aux éditions Akileos (26 €). Anthologie de récits de guerre écrits par Harvey Kurtzman et illustrés par des artistes aussi prestigieux que Jack Davis, Wallace Wood, John Severin, Bill Eider ou Harvey Kurtzman lui-même, Frontline Combat a vu son premier numéro publié en juillet 1951. Ce premier tome propose quelques histoires ayant pour cadre la Première Guerre mondiale. ● Reparution de L'initiation d'un homme (1917), de Dos Passos, aux éditions Michel de Maule (20 €). Le roman est précédé de préfaces inédites de Dos Passos et de Georges-Albert Astre et illustré de dessins de l'auteur.

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

5 janv. 2012

En Artois, la mort prend du gallon (II)

Promenons-nous à Neuville-Saint-Vaast, pendant que la guerre y est pas... Pour démarrer, passons la sculpture monumentale du Flambeau de la paix, en bordure de la route Arras-Béthune, qui ouvre sur l'ancien quartier de la "cité des mutilés". Difficile d'imaginer le paysage de ce front de juin 15 où l'on se tue à guichets fermés. Les positions françaises ne sont en effet accessibles que par quelques boyaux étroits, souvent éboulés, constamment embouteillés par le ravitaillement, les relèves, le reflux des blessés, etc. et soumis à des bombardements constants. Les hommes y sont en file d'attente avant d'accéder à la ligne de feu. Une fois arrivés, ils deviennent prisonniers de cet équarissoir à ciel ouvert.
Poursuivez dans la grande rue du Carlin, qui se courbe vers le monument aux morts. Il n'aura fallu que quelques jours, en cette fin de printemps 15, pour que le village de Neuville disparaisse dans les combats. La plupart des photos prises pendant l'été montrent des pans de murs dans un moutonnement de ruines hérissés de silhouettes d'arbres malingres. Tout se ressemble dans ce lieu au bout du monde. Plus loin, sur la gauche de la rue principale, le chemin de Gazois marque le front initial de la 5e DI jusqu'au 7 juin. Si vous remontez la rue du Canada, tournez dans la première rue sur votre gauche, rue Verte. Sur les cartes d'état-major, dessinées en juin 1915, le site marque la limite de secteur entre le 36e régiment d'infanterie et le régiment pour partie rouennais, le 39e RI, engagé alors dans l'attaque d'un fortin plus au sud. C'est ici que se déroule l'essentiel des combats que va mener le 36e régiment d'infanterie entre le 8 et le 10 juin 1915, dans cette rue vide, balayée par le vent des plaines d'Artois, au silence parfois troublée par un tracteur se rendant au champs. Plus loin dans la rue, sur la droite Verte, s'ouvre l'emplacement où fut capturé un canon de 77 par la 5e compagnie du sous-lieutenant Marcou, dont la prise fut par la suite disputée entre les deux régiments. Sans relation sur ce fait d'armes, relisons le JMO. "À 4 h 30, le lieutenant Marcou commandant la 5e compagnie se rendant compte qu'un mouvement inaccoutumé se produisait chez l'ennemi donna l'ordre à l'un de ses chefs de section - le sous-lieutenant Tenot - d'essayer de percer et en cas de réussite de s'engager à fond. Le sous-lieutenant Tenot exécuta l'ordre reçu et perça la ligne allemande. Le lieutenant Marcou renforça immédiatement la section Tenot avec le reste de sa compagnie et se fit suivre en outre par les première et deuxième compagnies." C'est donc un coup de main qui décide de l'hécatombe qui se terminera vers le nord du village, au niveau de l'actuel chemin d'Angres, lorsque les Allemands seront repoussés du village deux jours plus tard. Une attaque improvisée qui, à l'inverse des attaques organisées du 1er et du 5 juin, fera la différence...
(A suivre...)

3 janv. 2012

La presse en revue, semaine 21

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour les jours passés...


En France ● Une proposition de loi "relative à la  réhabilitation collective des  fusillés pour l'exemple de la guerre de 1914-1918" a été présentée par le sénateur Guy Fischer, groupe communiste républicain et citoyen, et plusieurs sénateurs. Elle comporte un article unique ainsi rédigé : "Les «fusillés pour l’exemple» de la Première guerre mondiale font l’objet d’une réhabilitation générale et collective et, en conséquence, la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs familles et à la population du pays tout entier. Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la guerre de 14-18 et la mention «mort pour la France» leur est accordée". Pour suivre le dossier législatif de cette proposition, cliquez sur ce lien.

Du côté des régions... ● Trois mois après la profanation, "triste impression de déjà-vu, le 27 décembre dernier au cimetière Saint-Michel de Carcassonne où les représentants du culte musulman sont venus se recueillir sur les trente tombes souillées la veille d'inscriptions racistes et de symboles nazis, raconte La Dépêche. (...) Élus et préfecture souhaitent aujourd'hui se mettre autour d'une table pour élaborer un plan de lutte contre de tels agissements. (...) La vidéosurveillance pourrait être installée dans un cimetière vaste de trois hectares". ● Sur l'initiative de Noël Genteur, maire du village de Craonne, un observatoire sur le plateau de Californie sera construit. Il servira aux astronomes comme aux ornithologues, et permettra, selon L'Union de "comprendre un peu plus l'histoire de ce site, en étudiant, de haut, la topographie des lieux et le contexte dans lequel des centaines de milliers d'hommes ont perdu la vie". ● La Dépêche revient sur l'histoire de la boulonnerie d'Albert Plouvier qui a connu, à Najac (Aveyron) un succès éphèmere lors de la fin de la Première Guerre mondiale. ● Selon La Voix du Nord, le prêtre-ouvrier André Cardinael est venu sur les lieux de la reconstitution symbolique de la trêve de Noël près de Ploegsteert, en Belgique (à voir cette video sur le site du quotidien). Il a prononcé la prière de saint François d'Assise pour l'ensemble des jeunes soldats qui se sont battus sur cette terre durant la Grande Guerre. ● Deux individus ont été interpellés en flagrant délit à Billy-Berclau, selon La Voix du Nord. Ils sont soupçonnés d'avoir multiplié les cambriolages d'églises et les vols sur les monuments aux morts et seraient impliqués dans les vols des statues de Bucquoy et Feuchy, déjà mentionnés ici. Ils appartiendraient au milieu des voleurs spécialisés en oeuvres d'art. De nombreuses investigations, vérifications et perquisitions restent à mener, selon le quotidien. ● Les archives départementales de la Savoie et celles de la Meurthe-et-Moselle sont passées à la gratuité, selon la revue française de généalogie, et ne font plus payer les généalogistes pour consulter l'état civil ancien numérisé sur Internet. Le Calvados reste donc le dernier des départements à faire payer les généalogistes pour leurs recherches, avec un abonnement variant entre 2 (pour deux jours) et 200 € (pour un an). Nous leur souhaitons bien du courage dans leurs travaux.

Hors de France ● Selon le Daily Mail, les vols de métaux sur les monuments et édifices publics atteint en Angleterre une ampleur inégalée depuis cinq ans, avec près de 60 000 vols enregistrés depuis dix mois. En cause : l'augmentation des prix du cuivre, du plomb et du bronze. ● La Vancouver Sun raconte l'histoire de Fritz, cheval de guerre allemand ayant survécu au conflit et a terminé sa vie dans le village de Paradise, en Nouvelle-Ecosse. De son côté, le Dailly Mail rappelle celle de Warrior, le destrier du général canadien Jack Seely et raconte comment Churchill fit rapatrier plusieurs milliers de ces chevaux de guerre en 1919.

Dans l'agenda... ● Après une conférence organisée le 18 décembre dernier sur les traces de la Grande Guerre dans la ville d'Agen, Alexandre Lafon, docteur en histoire contemporaine et membre du CRID1418 propose une intervention sur le parcours de combattants agenais 1913-1920, "pour une histoire sociale du conflit", le dimanche 19 févier, à la Chapelle des Martrou, à 16h30.
A voir, à lire et à écouter...  ● Un compte-rendu de la journée d’étude "Témoigner de la Grande Guerre", qui s'est tenue à Noyon, le 6 novembre dernier a été publié sur le site du CRID. Plusieurs interventions sont à télécharger sur le site. ● Un livre sur les dessins et esquisses humoristiques sur le quotidien des soldats de Dantoine a été publié à partir de ses oeuvres retrouvées aux archives départementales de Carcassonne, rapporte La Dépêche. Cette parution suit une exposition sur l'artiste, organisée par les éditions héraultaises L'Atelier tintamarre qui a été présentée dans plusieurs villes de France. ● Parution des Couteaux de combat allemands (1914-1945), par Christian Méry, éd. Histoire et Collections (19,95 €).

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