Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
Comment rentrer en contact ? Pour de plus amples renseignements sur ce site, ou me faire parvenir une copie de vos documents, vos souvenirs ou remarques, écrivez-moi. Mon adresse : jerome.verroust@gmail.com. Je vous souhaite une agréable lecture.

Avertissement : Si pour une raison quelconque, un ayant-droit d'une des personnes référencées sur ce site désire le retrait de la (les) photo(s) et des informations qui l'accompagnent, qu'il me contacte.

26 déc. 2011

La presse en revue, semaine 20

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour les jours passés...

Du côté des régions... ● Vingt-neuf tombes individuelles et une stèle collective qui marquent le sacrifice des soldats français de confession musulmane, morts au cours de la guerre 1914-1918, installées dans le carré militaire du cimetière Saint-Michel de Carcassonne ont été recouvertes d'inscriptions racistes et xénophobes et de croix gammées le 27 décembre dernier raconte La Dépêche. Ce même cimetière avait été profané en septembre dernier (voir ici notre revue de presse). ● Pour The Guardian, l'ouverture du musée de Meaux est le signe tangible d'une politique touristique hexagonale qui se tourne désormais résolument vers le tourisme mémoriel (en anglais, photo). ● La Dépêche a rencontré le créateur des décors de tranchées au musée de Meaux, Pascal Josse. ● La statue du monument aux morts de Feuchy, dans le Pas-de-Calais, a été volée la semaine dernière. Œuvre du Lillois Jules Déchin, lauréat du prix de Rome en 1898, la statue pesait 400 kg et représentait une femme symbolisant la France, selon La Voix du Nord. A noter qu'en Angleterre, dans le village d'Ellesmere Port , près de Liverpool, un homme qui avait volé une plaque avec les noms de soldats tués pendant la Grande Guerre a été condamné à neuf semaines de prison, rapporte le site Ellesmereportpioneer. ● Selon Le Courrier Picard, plusieurs maires du canton de Corbie (Somme) se sont réunis afin de recenser les traces laissées par la Grande Guerre, et, d'autre part, réfléchir à des initiatives locales lors de la période de commémoration du centenaire qui s'étalera de 2014 à fin 2018. ● L’Historial de la Grande Guerre fête ses 20 ans et propose un programme culturel pour 2012 dont le point d'orgue sera l'exposition "Missing of the Somme. Le tourisme de mémoire britannique", du 19 avril au 25 novembre prochains. Elle sera l'occasion de revenir sur l’histoire individuelle de plusieurs de ces "missing" et se pencher sur l’importance et la spécificité de la mémoire britannique de la Grande Guerre. A noter que la future année sera aussi l'occasion de fêter les 80 ans du mémorial de Thiepval.

Dans l'agenda... ● Représentation théâtrale d'Un petit jardin sus l'ventre au musée de la Grande Guerre le 12 février, "des histoires de tranchées, de misère, de malheur, dites avec humour et rage mêlés". ● Le Centre Pompidou-Metz ouvrira du 26 mai au 24 septembre 2012 une exposition thématique autour de l’année 1917, selon un communiqué d'AMA. "Au cœur de cette exposition, le tableau de Picasso, Parade, récemment restauré, fera un retour remarqué sur la scène publique puisqu’il n’avait pas été montré depuis près de deux décennies. À ses côtés, des œuvres Valloton, Maurice Denis, Otto Dix, Monet, Duchamp, Brancusi côtoieront celles d’anonymes ou de figures plus confidentielles ainsi que 400 documents d’archives (films, photographies, lettres, films, etc.)".
A voir, à lire et à écouter...  ● Le Creusot Infos annonce la sortie du livre J’étais pilote de chasse au-dessus des tranchées, aux éditions Gilles Platret, 168 p.,(25 €), qui rassemble les souvenirs d’Henri Trémeau (1898-1981), engagé volontaire en 1917. A noter que le Journal de Saône-et-Loire consacre une interview au fils d’Henri Trémeau, qui a préparé l'ouvrage. ● Les archives départementales de Mayotte viennent de sortir un ouvrage intitulé Mayotte et sa région dans la Grande guerre. Selon Mayottehebdo, "divisé en 8 chapitres, l'ouvrage permet de comprendre à la fois la situation économique, sociale et géopolitique de Mayotte pendant ces années-là et de toucher du doigt le parcours de combattants mahorais". ● Parution, selon La Dépêche, de Louis Caujolle, mémoires de guerre, 1914-1918, caporal, chef de section, au 83e R.I de Toulouse, d'août à octobre 1914, comme sergent, chef de section, au 209e R.I d'Agen, d'octobre à décembre 1914, comme sous-lieutenant, au front, jusqu'au mois d'août 1916 (à avoir ici une présentation sur le site de l'auteur). ● La revue Gauheria, dans son dernier numéro, revient sur un épisode méconnu de la Grande Guerre : le déplacement de centaines de réfugiés du Pas-de-Calais sur Douai occupé, rapporte La Voix du Nord.

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

22 déc. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 16)

La nécropole de la Belle-Motte aujourd'hui.
Dernier billet de notre travail consacré à la bataille du Châtelet et au travail de Marcel Houyoux. Que représente cette bataille aujourd'hui, en Belgique ?

"Vous me demandez si le souvenir de cette bataille est encore présent en Belgique aujourd'hui... Les combats de Châtelet n'ont fait que quatre victimes civiles. Rien à voir avec ce qui s'est passé ailleurs en Belgique comme à Dinant, Tamines, Surice ou Andenne. Mais les gens ont souffert malgré tout. On «crevait» de faim. Mon grand-père me l'a souvent raconté.
"Si le souvenir de cette bataille persiste, c'est à cause de l'occupation. Cette période pèse encore ici dans nos estomacs. Pensez donc : du jour au lendemain, un régime militaire contraignant nous est tombé dessus. Le couvre-feu, les soldats qui surveillent au coin des rues... N'oubliez pas : en 1914, la ligne de chemin de fer Liège-Paris passait par ici. C'était donc un axe ferroviaire assez important. Au début, les Allemands étaient assez stricts. Mais sans exagération. Le Landsturm qui était basé ici en octobre 14, c’était des "pépères" bien plus conciliants.
"Aujourd'hui, la «lutte contre l’oubli» demeure toutefois encore intacte : le Comité du souvenir de Belle-Motte à Le Roux en est un bel exemple. Chaque année, au mois d’août, des manifestations ont lieu dans les 6 grandes nécropoles de l’Entre-Sambre-et-Meuse : à Aiseau, Tarcienne, Dinant, Carnières, Auvelais et Lobbes. Des passionnés de cette époque, amateurs ou professionnels, contribuent, souvent dans l’ombre, à perpétuer les sacrifices de ces jeunes soldats. Des Comités essaient tant bien que mal d’associer les jeunes au souvenir, mais que représentent encore ces événements chez la plupart d’entre eux ?" 



Le blog du 36e souhaite de bonnes fêtes à tous ses lecteurs et une heureuse année 2012.

20 déc. 2011

La presse en revue, semaine 19

Le naufrage du HMS "Cressy",
vu par Henry Reuterdahl (1916).
Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour les jours passés...
En France
Le 14 décembre dernier, le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense et des Anciens Combattants a présenté un projet de loi fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France. Selon le communiqué du conseil des ministres, "chaque 11 novembre, jour anniversaire de l’armistice de 1918 et de la commémoration de la victoire et de la paix, il sera rendu hommage à tous les «morts pour la France», ceux d'hier comme ceux d'aujourd'hui, civils et militaires". Ce projet de loi vise également à honorer la mémoire de ceux qui sont tombés lors des opérations extérieures.

Du côté des régions...
 ● Le pôle d'archéologie interdépartemental rhénan (PAIR) vient de mettre en ligne un long article sur le Kilianstollen, "galerie allemande de la Première Guerre mondiale". A noter, sur la même page, un dépliant de présentation sur la galerie à télécharger. ● Petit reportage de l'édition alsacienne de 20 Minutes sur la bibliothèque universitaire de Strasbourg, où le travail sur le projet Europeana 1914-1918 se poursuit depuis cet été. Un programme qui cherche ses marques, selon la Revue française de généalogie, pour qui ce projet se voit partagé entre deux attentes : celle de la communauté universitaire et les simples particuliers. Des collectes auprès des familles seront organisées en 2012 et 2013, selon la revue. ● Vive réaction de l'historien Michel Winock sur le site Sud-Ouest au documentaire "Clemenceau contre la paix", diffusé le 16 novembre dernier dans l'émission de Franck Ferrand "L'Ombre d'un doute". Selon l'historien, le programme est un "ramassis de contre-vérités qui le disputent à la mauvaise foi (...), un amateurisme prêchant d'autorité contre les (historiens) professionnels". ● "Le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux lève (un peu) le voile sur sa programmation culturelle" sur le site 77info, et prévoit, outre sa collection, une programmation musicale, cinématographique... (voir ci-dessous l'agenda) ● La Voix du Nord se fait l'écho des récents travaux de l'Office de la mémoire de Liévin (Pas-de-Calais) autour de la Première Guerre et de l'occupation de la ville par les armées allemandes. ● L'Union consacre un papier au "travail de mémoire" de Noël Genteur, maire de Craonne, auprès des scolaires qui visitent le chemin des Dames. L'article évoque un épisode du 36e régiment d'infanterie qui, en mai 1917, "mit vingt-quatre jours à aller du bas de la colline au sommet du plateau de Californie". Episode que nous sommes bien en peine de retrouver dans l'histoire du régiment puisque, le 20 avril, le 36e est dans ses cantonnements de départ et se voit proscrit jusqu’à fin juin au repos dans la vallée de la Marne, puis aux environs de Noyon en raison des "mutineries" qui se sont développées dans la 5e division. ● La trêve de Noël 1914 a été fêtée dignement dans l'église de Pozières (Picardie), selon Le Courrier Picard.

Hors de France 
● Un colloque organisé le 9 décembre dernier au parlement wallon a insisté pour ne pas faire de la commémoration du centenaire de la guerre 14-18 une nouvelle pomme de discorde communautaire, selon le site de la Dernière Heure. Pour le bourgmestre de Namur, Jacques Etienne, "le centenaire de la Grande guerre ne peut sous aucun prétexte être un facteur de division (...). Ce serait un affront à ses combattants et à ses victimes civiles". A noter que la semaine dernière, selon le site 7sur7, le parlement wallon a approuvé à l'unanimité une proposition de résolution demandant au gouvernement wallon de présenter un projet de commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale. ● Une nouvelle exposition, intitulée "Les Néo-Brunswickois en temps de guerre, 1914-1946", vient d'ouvrir ses portes au Musée canadien de la guerre d'Ottawa, selon l'agence CNW. Selon le communiqué, elle "met en relief les témoignages de ceux et celles qui ont servi leur pays entre autres en allant se battre, en travaillant dans les usines d'armement, ou en demeurant au foyer. On y examine en outre la réadaptation des soldats à la vie civile après la guerre". ● Selon le site Scoop, un projet éditorial exhaustif, qui aura pour thème le centenaire de la Première Guerre, vient d'être lancé en Nouvelle-Zélande. Ce travail, qui comprendra neuf volumes couvrira tous les degrés d'implication de ce pays dans le conflit et sera piloté par plusieurs organismes gouvernementaux ou non, sous la houlette, entre autres, du professeur Glyn Harper, selon le Manawatu Standard. ● L'Heritage Lottery Fund, le fond financier de la loterie nationale anglaise, va appuyer la campagne lancée par le Sunday Telegraph visant à la conservation des monuments aux morts en Grande-Bretagne, selon The Telegraph. Le budget servira à mettre sur pied un groupe dédié à la protection (et l'entretien) des édifices.● Aux Etats-Unis, le film de Steven Spielberg a été nominé pour les Grammy Awards, selon l'agence UKPA.● Le site de torpillage de trois croiseurs anglais, les HMS Aboukir, Hogue et Cressy, coulés en septembre 1914 (photo), fait l'objet d'une "profanation" par une entreprise spécialisée dans l'extraction de métaux à partir d'épaves sous-marines, s'alarme un groupe d'archéologues, qui demandent que cessent les travaux sur ce lieu où près de 1 459 marins ont perdu la vie, rapporte le blog Defence Management

Dans l'agenda... ● Le musée de Meaux programme le 12 février une intervention de Georges Joumas, docteur en histoire contemporaine, sur son livre sur Alfred Dreyfus, officier dans la Grande Guerre, et, le lendemain, un concert autour des oeuvres de Caplet, Debussy, Faure et Ravel. Le 3 février, théâtre et musique, avec L'histoire du soldat  sur la musique d'Igor Stravinski en 1917 et un texte de Charles-Ferdinand Ramuz.
A voir, à lire et à écouter...    La revue "Le mouvement social" (16 €) n° 237 vient de sortir son dernier numéro qui a pour thème "cimetières et politique". La revue consacre, entre autres, sous la plume d'Antoine Prost, un article aux cimetières militaires de la Grande Guerre. ● Le numéro 265 de la Revue historique des armées  (13 €) vient de paraître. Il est consacré aux étrangers dans l'armée française après 1870 et propose un article sur "L'intégration des soldats noirs américains de la 93e division d'infanterie dans l'armée française en 1918", ainsi qu'un document sur "Le métier de photographe militaire pendant la Grande Guerre".● Le livre Vestiges de guerres en Lorraine, aux éditions Serpenoise (40 €), souhaite, selon le Républicain Lorrain, faire découvrir aux Lorrains leur passé dans toute sa densité et sa simple humanité. Un ouvrage qui recense et étudie des vestiges comme des tranchées et abris, camps de prisonniers, épaves d’avions… selon sa quatrième de couverture.

Le blog du 36e souhaite à tous ses lecteurs de bonnes fêtes.

19 déc. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 15)

Une autre nécropole allemande, bâtie à l'emplacement des combats du premier bataillon du 36e RI, connaîtra le même sort que la nécropole Bouffioulx-La Sarte. Marcel Houyoux nous la fait découvrir derrière une maison individuelle, où se tient un cours de tennis à l'abandon.


Le plan du cimetière du Château d'eau rassemblait, en 1915, 655 corps : 474 Français et 151 Allemands.
"Voilà l’emplacement de l’ancien cimetière militaire franco-allemand du Château d’eau, nommé Kriegerfriedhof Wasserturm par les Allemands. Il y avait une imposante stèle avec un lion de pierre la surmontant : c’était lourd et massif, avec une inscription qui vantait l’armée allemande au travers d’une citation faisant référence à la mythologie germanique. La fosse commune française était là, au fond, et vous aviez les pierres tombales ici, de gauche à droite, les stèles fichées dans le sol. Le muret nord est toujours d’origine. Mon grand-père m’a raconté que dans les années 20 lorsque que quelqu’un chantait ici, on l’entendait jusqu’à la place Saint-Roch, à Châtelet [située à 1,5 km de là]. Cette nécropole avait un livre d’or, mais on l’a chapardé dans les années 30. On ne l’a plus jamais revu. Il y avait chaque année des commémorations qui se faisaient ici, musique et autorités en tête. La nécropole servait de but de promenade pour les Châteletains. En 1957, le gouvernement allemand a trouvé que les nécropoles coûtaient trop cher à l’entretien, dont celle du Château d’eau : des ouvriers flamands sont arrivés. Ils ont mis tous les ossements dans des sacs numérotés : le tout a été envoyé vers les nécropoles de Vladslo et de Langemark, en Flandre. Les pierres ont été cassées ou données. On en a fait des bordures, etc. Tout cela a disparu..."

(A suivre...)

17 déc. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 14)

Après les remembrements, que deviennent les nécropoles allemandes ? Une fois les corps transférés, le terrain est parfois bâti et les stèles mortuaires sont employées pour des travaux inattendus, comme le raconte Marcel Houyoux...

La nécropole franco-allemande de Tarcienne.
Trois soldatsdu 36e RI y reposent :
Léon Lerendu, Pierre Bereilh et Emile Foulquier.
"Après le démantèlement et le regroupement des nécropoles, de nombreuses stèles mortuaires allemandes et françaises ont été employées pour divers travaux. Un habitant d’Oret a découvert ainsi pratiquement toutes les pierres tombales du cimetière franco-allemand de Wagnée : elles servaient au dallage d'une ferme et d'une grange. Elles avaient été posées simplement sur le sol. On ne voyait plus rien. Un beau jour, le fermier a voulu faire poser du béton. Malheureusement, il était trop tard. Un engin de chantier est arrivé : on a pu sauver six ou sept pierres : la plupart étaient imprimées à l'envers dans la boue. L’une est repartie en Alsace, chez le petit neveu d'un soldat, un “malgré nous”, nommé Louis Guldner de l’Infanterie-Regiment n°74. Il avait été tué en allant en reconnaissance vers Biesmes. Pour l’occasion et si mes souvenirs sont bons, son descendant est venu en 2CV. Lorsqu’il a vu la pierre, il a fondu en larmes paraît-il. Incroyable mais vrai : il est reparti avec cette plaque de 150 kg dans son coffre de voiture. Elle a été replacée dans un cimetière du côté de Colmar je pense !"

14 déc. 2011

La presse en revue, semaine 18

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de Grande Guerre pour les jours passés...

En France, du côté des régions... ● Deux cents manifestants ont protesté, la semaine dernière, contre la décharge de 100 000 tonnes de déchets prévue à Tracy-le-Mont (photo) "malgré l’opposition des habitants", selon Le Parisien, qui précise que la zone de ce projet "pourrait être classée par l’Unesco en raison des terribles combats qui s’y sont déroulés pendant la Première Guerre mondiale". ● Une stèle d'un ancien cimetière allemand, érigée à la mémoire d'un soldat allemand décédé sur le front en 1915, a été découverte et sera déplacé dans le cimetière de Gobessart, raconte l'Est Républicain. ● L'Union a rencontré Geoffroy Fournier, le nouveau surintendant du cimetière américain Oise-Aisne. ● La maison forestière Wilfred-Owen, à Ors, est aussi une résidence d'artiste. Elle a hébergé ainsi un dessinateur, Miguel Rep, "un Argentin lui aussi touché par Owen", selon La Voix du Nord.

Hors de France ● Après "l'affaire" Lana Clitheroe relatée dans ce blog, un autre anglais risque, selon l'Express, la prison pour avoir essayé de vendre pour 183 £ (214 €) un mémorial en bronze de la Première Guerre qu'il avait dérobé dans un village du Cheshire. ● Selon le blog du Musée impérial de la guerre (IWM), un monument à la mémoire du dernier "tommy" va être érigé dans le village de Wells (Somerset) dans les mois qui viennent. ● Dans un long papier, le Daily Mail revient sur l'histoire qui a servi de trame au roman de Morpurgo War Horse, qui a été porté à l'écran par le réalisateur Steven Spielberg. ● Pour certains archéologues, c'est la course aux reliques datant de la Première Guerre mondiale... même si celles-ci furent des commodités, si l'on en croit cet article du Telegraph. ● La Mission pour la commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale était à Sarajevo la semaine dernière "pour explorer les possibilités d’associer Sarajevo" au centenaire français de 2014.

Dans l'agenda... ● Selon La Voix du Nord, la trêve de Noël 1914 dans des tranchées sera reconstituée ce week-end à Ploegsteert (Belgique). "Quarante mètres de tranchées seront creusés par une pelleteuse, raconte le quotidien, et, vendredi, les figurants arriveront. Quatre d'entre eux, deux Anglais et deux Allemands, y passeront même la nuit de samedi à dimanche."
A voir, à lire et à écouter... ● Dans la revue EchoGéo, sur les rapports entre la géographie et le patrimoine, un entretien avec Jean-Paul Amat, professeur de biogéographie à l’Université Paris IV-Sorbonne et spécialiste de l’histoire de la Première Guerre Mondiale, qui s'intéresse au rôle stratégique de la forêt et à la question des boisements post-conflit. ● Plus que quelques jours pour aller voir l'exposition "Topographies de la Guerre", au BAL, qui rassemble plusieurs travaux d'artistes. A noter que l'un des commissaires de l'expo n'est autre que Jean-Yves Jouannais, qui poursuit, depuis plusieurs années, "l'écriture" de son Encyclopédie des guerres au centre Georges Pompidou. ● A écouter : l'écrivain Michel Bernard sur France Inter, tout au long de deux émissions : "Le 7/9 du week-end" du 11 décembre (podcast à venir), et l'émission "L'Humeur vagabonde" du 30 novembre dernier, où l'homme revient sur son dernier ouvrage Pour Genevoix

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

13 déc. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 13)

Des nécropoles militaires aménagées par les Allemands après les combats d'août 1914 autour de Charleroi, il ne reste plus rien aujourd'hui. En témoigne, comme le montre ce document envoyé par Marcel Houyoux, le cimetière français de Bouffioulx, aménagé en 1915 (sur la photo, à droite on distingue la fosse commune française et, à l'horizon, le terril d'Ormont en contre-jour), situé dans l'actuelle rue de la Sarte.


Localisation : rue des Vainqueurs allemands, en 1915 / rue de la Sarte, sur la commune de Bouffioulx, en 2011.
Superficie : 14 ares – 50 centiares. Longueur : 63 m
Largeur : 22,70 m
Dénomination allemande : Kriegerfriedhof – Bouffioulx
Contenance : Français, essentiellement 3e bataillon / 36e RI. Fosse commune de 136 corps. 165 corps dans des tombes individuelles. Total : 301 / 33% connus.
Exhumations : du 28 au 30 septembre 1922, transfert vers la nécropole Belle-Motte-Aiseau / Identifications de 24 dépouilles.

(A suivre...)

11 déc. 2011

La guerre contre l'oubli de Marcel Houyoux (ép. 12)

Suite de notre voyage à Châtelet, sur les traces de la bataille de Charleroi. Après la fin de la guerre, certaines fosses communes et individuelles sont rassemblées dans des cimetières militaires. Ces "remembrements" vont occasionner parfois des erreurs, comme nous le confie Marcel Houyoux...

La nécropole de la Belle-Motte, à Aiseau, rassemble 1 179 tombes
individuelles, 3 tombes communes réunissant deux corps
et  deux ossuaires renfermant les restes de 2 875 soldats
non identifiés, pour un total de 4 060 victimes des combats.
"Ces fosses communes et individuelles sont mentionnées sur des plans que je conserve. Ici par exemple [Marcel Houyoux désigne une villa rue de la Sarte], il y en avait une assez imposante le long de la route, le cimetière français de la Sarte. Le quadrilatère qu’elle formait est resté pratiquement le même : il est délimité aujourd'hui par des thuyas. En septembre 1922, on a transféré les dépouilles vers la nécropole de la Belle-Motte (photo). Des officiers français ont entrepris un travail d'identification. Il n’empêche : aujourd’hui, à la Belle-Motte, vous avez encore sur les pierres tombales 696 erreurs... Peut-être seront-elles rectifiées un jour ! En attendant, je continue de trouver des soldats tombés mais qui n’ont pas de sépulture individuelle. Ils sont certainement dans l’une des deux fosses communes de la Belle-Motte. Dernièrement, un de mes correspondants, qui habite Onhaye, Mr Scarniet, a complété mes listes de près de 300 noms, tous régiments confondus. Un sacré travail !
"A ce jour, j'ai identifié 7 595 soldats français tombés dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Pour ce qui concerne les combats de Châtelet, englobant les localités de Chatelineau, Presles, Bouffioulx et Pont-de-Loup, voici le détail d’après les fiches des 'Morts pour la France' [voir tableau ci-dessous]. En ce qui concerne les soldats allemands, l’identification est en cours. Pour Châtelet, Presles Bouffioulx et Pont-de-Loup, déjà 281 décès."


UNITES

TUES A L’ENNEMI
et/ou
DISPARUS
DECEDES DE BLESSURES

TOTAL
Châtelet
(Chatelineau)
Presles
Bouffioulx
Pont-de-Loup
39e RI
73
27

4
1
105
74e RI

9


1
10
36e RI
442
51


5
498
129e RI
94
19


1
114
5e RI
1


1
-
1
119e RI
29
5

1
-
35
239e RI
19
1

1
-
21
71e RI

1


-
1
25e RI

12
3

-
15
136e RI

3


-
3
2e RMTA

3


-
3
1er RMTA
347 +
32 inconnus non identifiés avec matricule connu

65

1


445
1er RZ
133
20
2

3
158
22e RAC
1




1
5e RCA
1




1
3e Génie
3




3
TOTAL
1 174
216
6
7
11
1 414  dont 31 Officiers

(A suivre...)