Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
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26 juin 2008

Le chagrin et l'amitié

Légende de la photo dans l’album de Fernand Le Bailly : "Tombe de Roquet à Concevreux". A droite de Fernand Le Bailly, une autre tombe : celle du servant Henri Tarlier, du 5e régiment d'artillerie à pied, tué le 9 janvier 1915, à Ventelay, 24 heures avant Alexis Roquet. En médaillon, l'annonce de la mort de Roquet dans L'Eclaireur du Calvados du 4 février 1915.

Refermons la page du mois de janvier 1915 au 36e RI - un mois riche en événements et anecdotes dans les bois de Beaumarais -, par la mort du sergent major Alexis Roquet, natif de Caen. Celle-intervient le 10 janvier 1915 à Chaudardes. Elle est mentionnée par le JMO du régiment d'une façon très elliptique: "Bombardement par une pièce de 77, 30 obus. Un sous-officier blessé (Alexis Roquet), un soldat tué (Georges Leboucher, originaire de Saint-Sever-Calvados) tous les deux par surprise."
Cette disparition cause pourtant une réelle émotion à lire la presse du Calvados de l'époque. Deux périodiques, Le Bonhomme Normand ("hebdomadaire et spécial des événements, bruits et nouvelles de l'Orne") et L'Eclaireur du Calvados (hebdomadaire du jeudi), la signalent dans leurs colonnes par un encart. Mais cette mort affecte aussi les camarades de Roquet, dont faisait sans doute partie mon arrière-grand-père. Dans son album photos, le sergent major figure ainsi dans deux clichés pris dans la petite cité ouvrière de la Neuvillette, près de Courcy, et dans un gourbi des bois de Beaumarais.
Quelques semaines après la mort d'Alexis Roquet, Fernand Le Bailly ira s'incliner sur la tombe du soldat. La photo, prise par un camarade, le montre au bord d'une route, sous une lumière de fin d'hiver, le regard au sol devant la tombe, visiblement ému. "La mort n'annulait rien en effet. Au contraire. Celle du camarade le plus proche ouvrait une blessure inguérissable, à laquelle seule convenait le silence." (La Vie quotidienne des soldats dans la Grande Guerre, Jacques Meyer, Hachette, 1966). Derrière mon arrière-grand-père, une plaine étrangement vide, comme une vague menaçante...

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