Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
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30 avr. 2009

La Marne, et ça repart (I)

Carte ci-contre : entre le 8 et le 12 septembre 1914, le 36e RI parcourt 75 km (balises vertes). Au passage, elle libère Albert Thierry au Breuil. Plus à l'est, l'itinéraire de Jules Champin (en bleu), du même régiment, sur la même période, tel que mentionné dans son carnet.

Le Petit Morin franchi et passé Montmirail, le régiment poursuit sa progression plein nord et talonne l'armée allemande. De ces journées qui précèdent l'arrivée dans la plaine champenoise de Courcy, le soldat Champin, à la 1ère compagnie, lorsqu'il rédige ses souvenirs en 1969, laisse entendre que les hommes retrouvent confiance. Le 9 septembre : "Réveil à 5 heures. Nous reprenons notre marche en avant. Le moral est bon. On ne suit pas les routes, elles sont réservées à l'artillerie. Nous marchons à travers champs et nous traversons beaucoup de grands bois, plusieurs village à moitié détruits. (...) Nous allons nous préparer à camper dans un grand bois lorsque nous y sommes accueillis par une pluie de grosses marmites qui ne nous font plus peur, car on commence à y être habitué." Pour une raison que j'ignore, le chemin suivi par Champin (cet itinéraire sera aussi celui suivi par mon arrière-grand-père Fernand Le Bailly à la 6e compagnie) s'écarte de celui du régiment (voir carte ci-dessus), qui continue sa progression vers le nord. Pour le 10 septembre, le soldat mentionne en effet un parcours passant par Champaubert, Montfort (Montmort), Epernay . Comme la veille, le réveil se fait dans la nuit, vers 3 heures du matin. "Les grosses marmites qui avaient tombé derrière nous ne nous avaient pas empêché de dormir. Nous faisons le jus, et aujourd'hui c'est la fête, le ravitaillement est bien arrivé. Nous touchons beaucoup de vivre qui nous semble bon car on en avait besoin, puis nous reprenons notre marche. (…) On se demande où sont partis les boches. Nous avons traversé beaucoup de bois. Nous repassons la Marne aux environs de Damery (dans le JMO, le 36e passe la Marne plus à l'ouest, à Sauvigny) sur un pont laissé intact que les boches ont bien voulu nous laisser. Il y a beaucoup de vignes avec de belles grappes, ainsi que des fruits, c'est le paradis, car on ne peut s'y empêcher d'y goûter. Nous n'avons pas laissé beaucoup de temps aux boches d'en emporter beaucoup. Enfin nous arrivons dans une grande ferme où une partie de notre bataillon est réuni. Je vais toucher des vivres de réserve pour une escouade, mais comme nous sommes beaucoup dans le même cas, ça ne va pas vite. Enfin mon tour arrive tout de même, mais il est plus de minuit lorsque je peux rejoindre mes camarades de ma section. Nous avons touché quelques boîtes de singe (boeuf) en conserve qui seront bien accueillis. Ma section couche dans une étable mais, comme j'arrive en retard toutes les bonnes places sont prises et je suis obligé de me coucher entre de gros boeufs qui heureusement ne sont pas méchants. J'avais peur de me réveiller écrasé le lendemain, mais j'ai tout de même dormi quelques heures." (Pour lire la suite du témoignage de Champin, c'est ici)

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