Pourquoi ce blog et comment le lire ?

Cette page, qui n'a pas la prétention d'être exhaustive, est un hommage rendu aux hommes du 36e régiment d'infanterie que mon arrière-grand-père, Fernand Le Bailly, a côtoyés, parfois photographiés pendant la Première Guerre mondiale. Elle souhaite conserver et transmettre leur souvenir. Elle est conçue à partir de témoignages, d'écrits et d'archives personnels qui m'ont été envoyés, en partie par des descendants de soldats du 36e. Elle est aussi un prétexte pour aller à la rencontre d'"invités" – historiens, passionnés de la Grande Guerre, élus, écrivains... – qui nous font redécouvrir aujourd'hui ce titanesque conflit. Elle est enfin un argument pour découvrir tous les prolongements de ce gigantesque conflit dans le monde d'aujourd'hui.
Comment consulter cette page ? Vous pouvez lire progressivement les messages, qui ne respectent pas un ordre chronologique (ils évoquent, par exemple, l'année 1915 ou 1914). Vous pouvez aussi avoir envie de vous attarder sur une année ou un secteur géographique : pour cela, cliquez dans la colonne à gauche dans la rubrique "Pages d'histoire du 36e" sur la période et le lieu qui vous intéressent. Tous les messages seront alors rassemblés pour vous selon l'ordre de publication.
Comment rentrer en contact ? Pour de plus amples renseignements sur ce site, ou me faire parvenir une copie de vos documents, vos souvenirs ou remarques, écrivez-moi. Mon adresse : jerome.verroust@gmail.com. Je vous souhaite une agréable lecture.

Avertissement : Si pour une raison quelconque, un ayant-droit d'une des personnes référencées sur ce site désire le retrait de la (les) photo(s) et des informations qui l'accompagnent, qu'il me contacte.

16 mars 2013

36e : portrait de groupe

Qui étaient les soldats du 36e RI ? Depuis la création de cet espace, cette question sous-tend peu ou prou l'écriture de chaque billet, s'attachant à des individus et des lieux où s'est battue l'unité. Un exercice limité sachant qu'un régiment est un groupe de plus de 3000 hommes dont le recrutement, assez homogène en août 1914, fut profondément modifié par l'apport de renforts tout au long de la guerre. L'unité, dont le casernement était à Caen, était-elle pour autant "normande" ? Pour tenter d'en savoir plus, près de 3600 patronymes de soldats de cette unité ont été collectés au fur et à mesure de mes recherches, et autant de fiches individuelles du site Mémoire des Hommes. Les travaux de Gilles Saucier sur le Calvados, de Xavier Bocé sur la Seine-Maritime, du Collectif Artois et du spécialiste de la démographie historique Jacques Renard, qui m'ont tous les quatre spontanément envoyé leurs travaux sous forme de tableaux, ont été d'indispensables apports à cette entreprise. Mais encore fallait-il unifier ces études...

Quelle méthode ? A partir des fiches rassemblées, les tableaux qui me sont parvenue ont été complétés et fusionnés. D'autres ont été créés pour tous les départements français, à l'aide notamment de la base Memorial GenWeb. Un document a donc été établi portant pour chaque soldat du 36e régiment d'infanterie "mort pour la France" son nom, prénoms, année et lieu de naissance. D'un point de vue strictement militaire, le grade, l'année de recrutement, date et lieu de décès, ainsi que le type de mort ont également été collectés. Au final, les résultats permettent d'en savoir plus sur les combattants du 36e régiment d'infanterie. Mais cet outil demeure perfectible... Les fiches Mémoire des Hommes sont en effet parfois émaillées de petites erreurs : erreur d'unité (soldat du 336e RI affecté au 36e RI), lieu de naissance pas toujours clairement identifié, erreur de département, méprise dans la date de décès... Ces attributions erronées sont rares, mais elles existent. Il n'en reste pas moins que cet outil permet de dessiner quelques grandes tendances.

De quel département est originaire le soldat du 36e RI ? Première surprise, le 36e RI n'est pas strictement le régiment du Bas-Calvados que l'on prétend. Si l'on retient les individus nés dans le département, sans tenir lieu de leurs déplacements ultérieurs, ils sont principalement natifs de la Normandie... avant le partage de ce territoire en 1790. Sur les trois premières marches du podium, on trouve ainsi le Calvados (982 fiches soit 27 %), la Manche (788 soit 22 %), et la Seine-Maritime (413, 11 %), trois entités à cheval sur deux régions militaires en 1914 (la 3e et la 10e région). Dans le premier département, certaines communes se détachent par le nombre de soldats, tels Trouville-sur-Mer, Condé-sur-Noireau, le petit village de Littry... En Manche également, à Hambye, BrixLoin, Sainte-Marie-du-Mont... En quatrième position figurent les soldats de Paris (223, 6%), dont est issu Jean Hugo, avant de retrouver les départements de l'Orne (105 fiches), Eure (134 ), puis les Yvelines (75 fiches, sachant que ce département s'appelait auparavant la Seine-et-Oise avec une zone de recrutement plus grande que les Yvelines actuelles). Originaires en majorité de bourgades, voire de hameaux, les soldats du 36e RI viennent aussi des villes : Paris (161 fiches), Caen (102), Le Havre (73), Rouen (44), Cherbourg (24)...

Le critère de l'âge Si l'on ne tient pas compte des chefs de bataillon Eugène Roig (1859) et Auguste Bouleis (1862), morts dans les deux premières années de la guerre, le soldat le plus âgé "mort pour la France" du 36e régiment d'infanterie est à ce jour le sergent parisien Charles Colusse, tué à 53 ans en Artois et dont nous aurons à reparler un jour prochain. Mais il s'agit ici de cas extrêmes : si l’on compare la proportion des pertes selon l’année de naissance par rapport au total des décès, le plus gros contingent demeure celui né entre 1888 et 1895 (2021 fiches), soit des soldats qui ont entre 19 et 26 ans en 1914. Un autre segment important comprend les soldats nés entre 1880 et 1884 (737 fiches), une classe d'âge où le soldat est théoriquement dans la réserve de l'armée d'active ou dans la territoriale. Nous pouvons donc imaginer que le 36e régiment d'infanterie est plutôt un régiment d'hommes dans la force de l'âge. Les classes d'âges de recrutement suivent évidemment la même courbe : les années les plus représentées sont 1908 à 1915, en majorité dans la ville de Caen (775 fiches), Cherbourg (421), Saint-Lô (301), Le Havre (238). Plus loin encore, les soldats du 36e sont aussi recrutés à Versailles, Falaise, Rouen Nord...

Le monument aux morts du Havre. 238 soldats de la ville sont morts
au 36e RI (photo courtesy of Xavier Bocé)
Cinq années de guerre Le premier soldat du 36e RI déclaré "Mort pour la France" est le Calvadosien Désiré Brière, mort d'une fracture du crâne le 8 août 1914, à Lisieux. Le dernier est également Normand : il s'agit de Victor Esnault, décédé des suites d'une "maladie" à l'ambulance 1/96 d'Avesnes, le 4 juin 1919. Si l'on suit la courbe des pertes de l'unité qui va de 1914 à 1918, celle-ci s'envole dès 1914 (986 soldats) et atteint un point culminant en 1915 (1249), avant de baisser en 1916 (734) et de s'effondrer en 1917 (124), sans doute en raison des "mutineries" et du faible engagement au Chemin des Dames. La dernière année de guerre voit à nouveau une progression, avec près de 500 morts recensés. Sans surprise dans ces résultats, près de 71 % des combattants sont déclarés "tués" au combat ou à l'ennemi, le reste se répartissant entre les morts par blessures (20 %), par maladie (7%) et les disparus (2%). De même, la grande majorité des décès concerne les soldats du rang (90 %, en comptant les 8% de caporaux). Elle est rejointe par les sergents, dont 196 fiches ont été rassemblées (6 %). Pour les officiers subalternes (3 %), 9 capitaines, 19 lieutenants et 60 sous-lieutenants ont été identifiés. A noter enfin, que le 36e RI compte six chefs de bataillons morts pendant la guerre, dont quatre en Artois.
Sur les 2583 soldats mentionnés comme "tués", 37 % tombe en Artois pour la conquête du village de Neuville-Saint-Vaast, début juin 1915, dans les combats autour de Souchez, le 22 juin, et lors de l'offensive de septembre 1915 dite du plateau de la Folie. Les périodes qui encadrent cette période se montrent également léthifères : plus de 400 soldats (17 %) vont trouver la mort lors de l'assaut sur Charleroi en août 14, et à Verdun, au mois d'avril et mai 1916, 478 hommes vont perdre la vie (19 %). Enfin, lors de l'année 1918, deux secteurs vont enfin se montrer funestes : les combats sur l'Aronde et l'avance sur Lassigny, tous deux situés dans l'Oise.
Si vous souhaitez connaître le nom des soldats du 36e RI de votre commune, n'hésitez pas à rentrer en contact.
Merci à Arnaud Carobbi et Xavier Bocé pour leurs remarques sur ce billet.

18 févr. 2013

Intermezzo

Après plus de 60 billets hebdomadaires sur l'actualité contemporaine de la Grande Guerre et de nombreux liens référencés, j'interromps provisoirement cette revue de presse en raison de la charge de travail croissante qu'elle représente. A quelques mois de l'ouverture des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, l'exercice se poursuit néanmoins sur le compte Twitter @36regiment auquel vous pouvez vous abonner (voir la colonne de gauche plus bas). Je reprends donc - avec grand plaisir - ma chronique sur le 36e RI.

13 déc. 2012

La presse en revue, semaine 62

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour le mois de décembre 2012 & séance de rattrapage pour les non-abonnés au compte twitter @36regiment.

En France ● Dans un long article paru le 5 décembre dernier, Marianne revient sur la "drôle de polémique" autour de la création d'une "mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales", sur laquelle s'opposent historiens, universitaires et politiques, ainsi que sur le "temps long" de commémoration préconisé par Joseph Zimet, directeur général de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale - une "aberration chronologique" dénoncée par certains. Un article auquel Joseph Zimet a répondu directement sur le même site (photo ci-contre). Selon le monsieur centenaire de la Grande Guerre, il ne faut en effet pas opposer les deux cycles mémoriels qui ont "chacun leur légitimité" et n'ont pas la même portée. En outre, la commémoration de la Grande Guerre doit concerner toute la durée de la guerre et, dès lors, "épouser les méandres de la topographie et la chronologie du champ de bataille" (pour plus d'informations, voir les revues depuis la n°53)● Avis aux éditeurs : à l'occasion du festival de BulleBerry, qui se tenait les 6 et 7 octobre derniers à Bourges, un projet de BD pour célébrer le centenaire de la mort d’Alain-Fournier, l’auteur du Grand Meaulnes, tué à la guerre en 1914, a été présenté au public, raconte Le Berry.fr.

● En Russie, l'organisation d'un "Memorial Day" pour honorer la mémoire des soldats russes "oubliés" de la Première Guerre mondiale a été proposée par les députés de la Douma chaque 1er août, date de la déclaration de guerre de l'Allemagne et la Russie, rapporte Russia Today (en anglais, voir revue n°44 sur le même sujet). ● En Belgique, selon un communiqué du premier ministre Elio Di Rupo, le Conseil des ministres belge a décidé d’organiser trois cérémonies commémoratives nationales à rayonnement international pendant la période 2014-2018 : le 4 août 2014, à Liège, pour le 100e anniversaire de l'invasion de la Belgique et de la violation de sa neutralité ; le 28 octobre 2014, à Ypres et à Nieuport, pour le centenaire de la première bataille d'Ypres ; et le 11 novembre 2018, à Bruxelles, pour le centième anniversaire de la signature de l'armistice. Outre ces cérémonies, les autorités fédérales participeront à quatre grandes activités commémoratives. ● Aux Etats-Unis, la lutte politique au sein du Congrès et de la Chambre des Représentants se poursuit entre les défenseurs de la ville de Washington (source : Washington Times + Examiner.com) comme lieu d'installation du mémorial "national" de la Première Guerre national et de conduite des cérémonies du centenaire, et les partisans de la ville de Kansas City (source : Kansas City Star(en anglais, voir aussi les revues 33, 40 et 44). ● Au Royaume-Uni, un jardin mémorial, à la mémoire des soldats morts dans les Flandres, va être aménagé à Londres à partir de la terre des champs de batailles. Il sera achevé pour l'année 2014, selon le site Army (en anglais). ● Le musée de la Royal Air Force, situé à Londres, selon une interview d'Adam Shepherd, conservateur en chef de l'établissement, poursuit actuellement une grande compagne de numérisation et d'indexation d'archives sur une période allant de l'année 1912 aux années 1930 (source : Centenary News, en anglais). ● En Australie, afin de mieux cerner les attentes du grand public et de la société australienne, le mémorial australien de la guerre de Canberra souhaite rénover ses galeries et dioramas. Il va donc procéder à une enquête auprès de ses visiteurs sur le bien-fondé de cette "modernisation", raconte le Canberratimes (en anglais).  ● En Australie toujours, la célèbre histoire du soldat John Simpson et de son âne, qui ont sauvé plusieurs combattants blessés lors des combats à Gallipoli, va être porté à l'écran par le réalisateur de la série australienne policière "Underbelly", Peter Andrikidis (source : Canberra Times, en anglais).

Dans l'agenda ● Sur le site Fabula, appel à communications pour un Colloque international sur le thème "1914 : guerre et avant-gardes", qui interrogera les relations complexes entre les arts visuels, au sens le plus large, et l’histoire, en février 2013.
A voir, à lire et à écouter... ● A voir, la première bande-annonce de l'adaptation de Private Peaceful, d'après le roman de Michael Morpugo, dirigé par le réalisateur Pat O'Connor (site officiel ici). ● A lire : à l'occasion de la sortie du livre When the United States invaded Russia: Woodrow Wilson's siberian disaster (éd. Rowman & Littlefield Publishers, 29,87 €), The Voice of Russia a interrogé son auteur Carl J. Richard sur l'expédition en Sibérie des Forces expéditionnaires américaines (AEF), en 1918. ● A lire, sur le blog Sources de la Grande Guerre, un compte-rendu des premières rencontres Images et histoire à Brazzaville, organisées autour du thème "L’Afrique dans les tranchées", par l'un de ses participants, Michaël Bourlet, officier et enseignant-chercheur en histoire. ● A lire dans le Winnipeg Free Press, le récit d'une catastrophe qui, en 1917, a rasé la ville d'Halifax, au Canada, après l'explosion d'un navire français transportant des munitions. ● Le n° 269 de la Revue historique des armées vient de paraître, avec trois articles consacrés à la période de la Première Guerre mondiale : "L'image du prussien dans la littérature française contemporaine", de Jean-François Dominé, "L'impérialisme britannique vu par la Gazette des Ardennes durant la Première Guerre mondiale", de Bernard Wilkin, et "L'image officielle du soldat allemand pendant la Grande Guerre", d'Hélène Guillot. ● Bon "editing" pour le compte-rendu de lecture du roman 14, de Jean Echenoz : en un peu plus de quatorze points et autant de chiffres, Alain Chiron fait l'éloge de l'ouvrage. A noter également sur le même site une longue et riche recension de l'étonnant ouvrage d'Albert DauzatLégendes, prophéties et superstitions de la Grande Guerre (éd. Vuibert, 19 €).

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

9 déc. 2012

La presse en revue, semaine 61


Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour le mois de décembre 2012 & séance de rattrapage pour les non-abonnés au compte twitter @36regiment.

En France ● Dans une vidéo mise en ligne sur le site de la Gazette des communes, le 27 novembre dernier, David Zivie, directeur général adjoint de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, précise les missions d’assistance du GIE auprès des collectivités locales dans la préparation des commémorations. A noter que sur le même sujet L'Union-L'Ardennais, dans son édition du 12 novembre dernier, relatait la mise en place du comité départemental du centenaire de la Première Guerre mondiale des Ardennes et les grandes modalités du dispositif d'aide aux projets. ● Yves Le Maner, directeur de la mission "Histoire, Mémoire, Commémorations" auprès de la Direction générale des Services de la Région Nord - Pas-de-Calais, a donné quelques précisions sur le classement des patronymes qui seront portés sur le futur Mémorial de Notre-Dame-de-Lorette, dont il porte le dossier pour la région. Ce monument prendra la forme d'un anneau sur lequel seront inscrits les noms des 600 000 soldats. Il sera inauguré au printemps 2014 (voir RP 42&43 pour plus d'informations). ● Editorial virulent de Pierre Baron, directeur de la rédaction de la revue Historia, sur l'organisation conjointe du centenaire de la Première Guerre mondiale et du 70e anniversaire du débarquement en Normandie. Sous le titre "Incultes", il dénonce un événement qui tourne le dos à la "culture historique" (un extrait est reproduit sur le blog de Rémy Porte). ● La circulaire et les modalités de participation de la nouvelle édition des "Petits artistes de la mémoire, la Grande Guerre vue par les enfants - édition 2013" sont parues sur le site du ministère de la Défense.

● Au Royaume-Uni, rapporte la BBC, les discussions se poursuivent au sein du gouvernement et à la chambre des Lords sur le choix des grandes dates commémoratives du centenaire (en anglais). ● Dans leur dernier livre paru récemment Trench Talk: Words of the First World War (éd. The History Press, 9,99 £)les historien Peter Doyle et Julian Walker reviennent sur les mots et expressions anglais qui sont nés dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, tels que "binge drink" (que je me hasarderais à traduire par "défonce alcoolique"), 'Pushing up daisies' ("manger les pissenlits par la racine"?) ou 'lousy' (qui désignait une infestation par les poux). Le Daily Mail, dans son édition du 25 novembre, en recense quelques-uns (en anglais). ● Dans une page du site Pinterest, mise en ligne le mois dernier (photo), "100 First Air War Objects", le musée de la Royal Air Force de Londres, propose à ses visiteurs de choisir via une consultation sur Internet les pièces qu'ils souhaitent voir figurer dans une prochaine exposition pour marquer le centenaire (en anglais).

A voir, à lire et à écouter...  Sortie du livre La captivité de guerre au XXe siècle, Des archives, des histoires, des mémoires, par Anne-Marie Pathé, Fabien Théofilakis (éd. Armand Colin, 27,50 €). ● A voir  quelques pages à feuilleter du beau livre Tromper l'ennemi, l'invention du camouflage moderne pendant la Grande Guerre, de la conservatrice Cécile Coutin (éd. Pierre de Taillac, 35 €). ● A lire, un compte-rendu de lecture du livre 1914: la grande illusion (éd. Perrin, 23 €) de J.Y. Le Naour. Selon Hervé Chabaud, rédacteur en chef et éditorialiste à L'Union, le livre est "passionnant". ● A lire, un article de l'artiste engagé Dirk Tuypens consacré au musée In Flanders Fields, à Ypres, sur le site du Parti du Travail de Belgique dans lequel il interroge "le défi dans la conception d’un musée de la guerre 1914-1918".

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

2 déc. 2012

La presse en revue, semaine 60

Une litho de CRW Nevinson ('Column on the March'),
qui sera vendue aux enchères le 4 décembre prochain, chez Bloomsbury.
Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour le mois de novembre 2012 & séance de rattrapage pour les non-abonnés au compte twitter @36regiment.

En France ● Les communautés de communes du pays Noyonnais, du canton d’Attichy, du pays des Sources, des Deux Vallées et du pays de la Vallée de l’Aisne viennent de lancer un projet touristique et historique, baptisé "14/18 Territoire", dont l’objectif est de mettre en valeur les vestiges matériels et immatériels de la Grande Guerre le long de l’ancienne ligne de front, en créant une Ligne Rouge entre la Somme et le Chemin des Dames. ● L’Association des maires de France (AMF) a invité tous les élus municipaux à se mobiliser auprès des comités départementaux du centenaire en vue des commémorations de la Grande Guerre, qui seront organisées en 2014 sur l’ensemble du territoire national, rapporte La Gazette des Communes dans son édition du 22 novembre dernier. ● Un généalogiste, passionné par la Grande Guerre, vient de démarrer un vaste projet : recenser tous les combattants du département de la Vienne morts pendant la Première Guerre mondiale, raconte La Nouvelle République. ● Les travaux d’extension (900 m2) du Mémorial de Verdun devraient débuter dans un an sous réserve que son financement soit bouclé, rapporte L'Est Républicain du 24 octobre dernier. Cet agrandissement prévoit, outre l’agrandissement avec une remise aux normes (aménagements pour les personnes à mobilité réduite, rampes d’accès, ascenseurs, toilettes adaptées, …), une rénovation de la scénographie. Dans le même temps, les travaux de l'ossuaire se poursuivent rapporte le quotidien.

● Au Royaume-Uni, à l'occasion d'une vente aux enchères organisée par Bloomsbury qui aura lieu le 4 décembre, deux artistes "de guerre" - Christopher Nevinson et Paul Nash - et leur travail peuvent être redécouverts au travers de quelques lithos, rapporte The Telegraph (photo, en anglais). ● La Belgique et l’Australie viennent de signer un protocole d’accord ouvrant la voie à une coopération étroite dans le cadre de la commémoration des deux Guerres mondiales, a annoncé le ministère belge de la Défense, Pieter De Crem, selon L'Avenir. ● En outre, le pays d'outre-Quiévain peaufine le programme de commémoration australo-belge prévu à partir de 2014, programme qui sera, selon Pieter De Crem, une "occasion pour la Belgique de confirmer, en tant que plaque tournante, son image de marque", rapporte LaLibre.be. ● En Belgique toujours, la ville de Dinant proposera en août 2014 une grande fresque historique étalée pendant 7 jours, sur 7 lieux de mémoire, en ville et dans les villages des environs. Pour réaliser ce spectacle les organisateurs recherchent des acteurs et des figurants, selon la RTBF. ● Au Népal, l'association des anciens militaires Gurkhas a honoré la mémoire des 60 000 Gurkhas tués sous les couleurs britanniques depuis le 19e siècle, raconte le blog Lignes de Défense.

Dans l'agenda nouveau cycle de conférences: "La guerre au XXe siècle, nouvelle édition" à l'institut historique allemand, du 3 décembre au 5 juin. Programme à consulter sur le site de l'IHA.
A voir, à lire et à écouter...  ● A écouter : à l'occasion des premières Rencontres Images et Histoire, qui se sont déroulées à Brazzaville, du 11 au 16 novembre 2012, l'émision "La Marche du monde", sur RFI, a été consacrée aux Africains dans la Grande Guerre (en quatre volets, diffusés le 24 novembre et le 1er décembre).  ● A lire sur le blog Guerres et conflits, un compte-rendu de lecture du livre Une enfance provençale au temps de la Première Guerre mondiale, d'Henri Michel (éditions Forcalquier, 28 €). ● A lire La Belgique et la Grande Guerre, de Michaël Bourlet (éd. Soteca, 25,40 €).

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?

24 nov. 2012

La presse en revue, semaine 59

Suite de notre revue de presse sur l'actualité de la Grande Guerre pour le mois de novembre 2012 & séance de rattrapage pour les non-abonnés au compte twitter @36regiment.

En France  ● Dans une interview, le 12 novembre dernier, au quotidien Le Républicain Lorrain, Kader Arif, ministre des Anciens Combattants, tente de clarifier le débat autour de la réhabilitation des fusillés pour l'exemple, pour laquelle il ne souhaite pas de loi de "repentance", mais estime plusieurs "initiatives nécessaires". Quant à la polémique qui entoure l'organisation des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, associant le 100e anniversaire de 1914, le 70e du débarquement allié de 1944 et de la libération de la France, il justifie la "tradition" de deux anniversaires et propose de confier la gestion des deux anniversaires à deux commissions distinctes (voir revue de presse précédente pour complément d'infos). ● Après sa fille Sylvie (voir RP n°52), Suzanne Genevoix, veuve de Maurice Genevoix, s’est éteinte, le 9 novembre dernier, à l’âge de 101 ans, à Châteauneuf-sur-Loire, là même où Maurice Genevoix passa plusieurs années de sa jeunesse (source : Larep.fr). ● Une nouvelle découverte, rapportée par le blog Secret Défense, dans le "Journal de Marches et Opérations" du Service de santé du 415e régiment vient relancer la question : le soldat Augustin Trébuchon, natif d'un hameau de la Lozère, comme le rappelle Midi Libre, fut-il vraiment le dernier mort le 11 novembre 1918 ? ● Le musée Nicéphore Niépce, de Châlon-sur-Saône, spécialisé dans l'histoire de la photographie, participe à la création d'applications pour smartphones afin de mettre en ligne des fonds photographiques de la Première Guerre mondiale, rapporte une page de France 3 Bourgogne. ● Comment fonctionne un comité de pilotage de la "Mission pour le centenaire de la Première Guerre mondiale 1914-1918" ? A lire, l'exemple de la Creuse dans son travail de labellisation des projets éligibles à un financement, mis en ligne par la préfecture du département. ● Comment valoriser le fort de la Pompelle (Marne), monument classé depuis 1922 ? La ville de Reims propriétaire des murs et des riches collections, peaufine, à l'aube du centenaire, son projet selon L'Union-L'Ardennais. ● En perspective des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, le député de la Marne (UMP) Arnaud Robinet a proposé à ses collègues députés des départements de la ligne de front de se regrouper dans une démarche partagée au sein d’"un comité des députés de la ligne de front", selon le blog L'Histoire en rafale. ● À Gravelotte (Moselle), le "Mur des noms", qui va recenser les listes des combattants mosellans morts en 1870 et au cours de la Première Guerre mondiale, sont closes. Par ailleurs, le musée de la Guerre et de l’Annexion qui en sera le prolongement est en passe de sortir de terre, rapporte le Républicain Lorrain. ● Pour commémorer, en 2014, le centenaire de la Première guerre mondiale, le Conseil général de Loire-Atlantique avec 221 communes du département et près de 200 associations souhaite recenser les soldats morts pour la France au cours de la guerre 1914-1918, selon Ouest-France. ● Selon l'association collectif Artois, le Mémorial à ND de Lorette pour le centenaire des combats d'Artois, qui sera inauguré au printemps 1914, "ne fait pas l'unanimité chez les historiens locaux et suscitent beaucoup d'interrogations", entre autres sur la conception de ce monument.

● Au Royaume-Uni. Quatorze femmes et hommes, issus du monde littéraire, politique aussi bien que militaire composent désormais le comité chargé de la préfiguration du centenaire de la "Great War" (liste à découvrir sur le site War History Online, en anglais).● Grande exposition en préparation au Manx National Heritage, chargé de la protection et de la valorisation du patrimoine culturel et historique de l'île de Man, sur le rôle des femmes dans l'effort de guerre lors de la Première Guerre mondiale, selon la BBC (en anglais, photo). ● En Belgique, les orientations du musée rénové de la Tour de l'Yser se précisent. "Nous ne devons pas nous limiter à la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, a expliqué Paul De Belder, du comité du pèlerinage de l'Yser à la RTBF. Nous devons également penser au thème: 'plus jamais de guerre".● Au Canada, la diffusion récente du documentaire Canadian Soldier Sikhs: A Little Story in a Big War a dévoilé, selon le site Dawn.com, l'engagement des immigrants Sikhs, engagés dans le corps expéditionnaire canadien lors de la Première Guerre mondiale (voir site officiel ici, en anglais).● En Nouvelle-Zélande, la consultation, organisée par le gouvernement à l'échelle du pays, sur le système de tirage au sort qui devrait être mis en place pour les "pèlerins" qui souhaitent se rendre sur la presqu'île de Gallipoli en 2015 sera close le 25 novembre.

A voir, à lire et à écouter...  ● A lire, l'ouvrage Les témoignages de Gaston Mourlot, 1914-1919 (éd. Edhisto, 25 €) et l'interview de son éditeur Yann Prouillet dans Vosges Matin  ● A lire dans la Voix du Nord, l'étonnant portrait de l'Anglais Paul Bird, seul officier d'exhumation pour toute la France de la Commonwealth War Graves Commission (CWGC), qui a la charge de l’entretien des sépultures de guerre du Commonwealth, ainsi que le travail de la "morgue" au sein de cette institution, où sont hébergés les ossements de soldats du Commonwealth morts, en France, lors des Première et Seconde Guerres mondiales en attente d'identification.

Et vous, qu'avez-vous remarqué ces jours-ci ?