Suite de notre billet consacré aux combats dans et autour du château de Brimont en septembre 1914.
C'est de cette position que le chef de bataillon commence à voir, dès 16 heures, d'importantes forces ennemies descendre en formations dispersées vers les bois de Soulains sans tirer ni subir le feu de l'artillerie française. Un peu plus tard, Navel aperçoit également un flot de fuyards sortir du bois en courant en direction du pont de la voie ferrée (cet épisode sera développé dans un autre billet, NDR). Le capitaine Meunier, du 36e RI, raconte : "À la tombée de la nuit nous entendons très distinctement le violent combat qui se livre dans les bois Soulains en arrière et à droite de nous. Nous ne pouvons rien voir et il est impossible de se faire une opinion sur le résultat car peu de temps après la charge nous entendons le clairon allemand qui sonne la retraite. Pendant longtemps nous verrons des lanternes aller et venir et nous supposons que ce sont des brancardiers allemands qui ramassent leurs blessés." Il est difficile d'imaginer la perplexité des soldats au château de Brimont... Les bois de Soulains, que le bataillon du 36e RI avait quitté 36 heures plus tôt, leur semblaient pourtant occupés par les Français. Par précaution, Duchemin et Navel envoient l'information à la Verrerie en cinq exemplaires par cinq hommes du 36e échelonnés. Puis, vers 21 heures, devant l'urgence de la situation, Duchemin fait de nouveau appel à Moulin pour demander des instructions au colonel du 129e RI.
Car la situation au sein du château devient préoccupante : les munitions commencent à baisser, la situation sanitaire pour les blessés est grave et les vivres sont insuffisants. Lorsque Moulin revient de la Verrerie, quatre heures plus tard, il est accompagné de deux médecins auxiliaires du 36e, Prentoux et Coty, de quelques infirmiers et d'une patrouille qui apporte une trentaine de paquets de cartouches. Moulin a remis le compte-rendu au colonel, qui a prescrit verbalement au bataillon Duchemin qu'il devait rester au château. Ces dispositions sont suivies, quelques heures plus tard, d'un ordre écrit identique.
(A suivre…)
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